GLÂNE Concours d’art populaire
Assis au bureau de Merlin…

Le jury du 11e Concours d’art populaire a récompensé six lauréats. Un bureau en bois massif, composé de volumes taillés dans la matière, a battu tous les records d’originalité. Mais le règlement devra être revu, afin d’éviter que les mêmes artistes raflent les prix de deux éditions de suite! Un hasard qui s’est produit cette année.


Hubert Dutoit dans ses drôles de meubles…

La 11e édition bisannuelle du Concours d’art populaire a connu son épilogue samedi, au Comptoir de Romont, avec la remise des prix par le jury. Un jury qui, cette année, s’est montré très sélectif, puisque, sur 59 œuvres en concurrence (30% de plus qu’en 2002), il en a éliminé 22, en motivant sa décision dans chaque cas de refus. Si ces œuvres n’ont pas été retenues, c’est parce qu’elles ne correspondaient pas aux critères du concours (originalité, maîtrise technique et sens esthétique). En outre, a précisé le jury, des œuvres s’apparentaient parfois davantage à de «sympathiques bricolages» qu’à de l’art ou de l’artisanat populaires.

Les lauréats
Sur les 37 œuvres restantes, représentatives de la plupart des modes d’expression (bois, sculpture, vitrail, textile, peinture, paille…), le jury en a primé six. Le premier prix est revenu à Hubert Dutoit, de Vuarmarens, pour son bureau humoristiqement baptisé «Hêtre ou ne pas Hêtre». Une fantaisie en bois dans du massif, qui respecte les courbes naturelles de la matière, mais est rendu original par des livres (en bois!), servant d’éléments de soutien ou d’accompagnement (sièges), à la fois décoratifs et fonctionnels. Un montant de 3000 francs, sur un total de prix de 9000 francs, a récompensé cette impressionnante création inspirée de l’univers de Merlin l’Enchanteur. Et qui ferait sensation au… Salon du livre ou dans une bibliothèque communale!
Pour le second prix, le jury a craqué pour une jarre en céramique, réalisée par Pauline Tornare, de Maules. Un objet utilitaire de toute beauté, élégant et raffiné, qui n’est pas sans rappeler la tradition africaine par ses motifs. Mais l’art populaire n’a pas de frontières. Le troisième prix revient à Jacky Jan, de Villaz-St-Pierre, pour son mobilier «Antilopes» – une table ronde et des chaises – alliant verre, métal et cuir. Avec des chaises dont les accoudoirs sont en forme de chimères médiévales.
Le jury a encore décerné trois quatrièmes prix ex aequo, à Brigitte Kilchmann, de Saint-Silvestre, pour un tableau illustratif de l’art de la paille tel qu’on le pratique encore en Singine, et à Joëlle Philopona, d’Ependes, pour son coffret au lézard (en grès chamotté oxydé), et enfin à Carmen Artho, de Fribourg pour une poya d’une joyeuse candeur.
Le jury, qui a délibéré dans l’anonymat des concurrents, a eu la surprise, lorsque les noms des lauréats ont été dévoilés samedi, de constater que deux des trois premiers, soit Hubert Dutoit et Jacky Jan, avaient déjà emporté des «palmes» en 2002! Aussi a-t-il suggéré aux organisateurs de réfléchir à l’introduction d’une nouvelle clause dans le règlement du concours, qui empêcherait, par exemple, des lauréats primés de se présenter deux fois consécutives. Sans leur interdire de présenter leurs œuvres, ces dernières seraient en quelque sorte «hors concours».
Ce serait une manière de préserver l’ouverture du concours, son côté innovateur. Ce signe, le jury l’a du reste donné clairement cette année, en opérant une sélection, afin que ce concours garde toute sa crédibilité. Le public est invité, lui aussi, à voter pour l’œuvre de son choix dans le cadre du comptoir. Quant à Marc Roulin, graphiste, illustrateur et dessinateur de presse, il a attribué, dimanche, un prix spécial à Marilyne Bapst, de La Roche, pour son miroir à trois têtes en bois, intitulé «Impermanence». Une œuvre dont il a aimé «l’unité, la simplicité évidente et la réalisation très travaillée».

Comptoir de Romont, stand no 72, jusqu’au 23 mai

«De la folie», samedi!

Le déménagement du Comptoir n’a donc pas perturbé les visiteurs. «Dès samedi en fin d’après-midi, c’était de la folie!» dit Christian Imhof, du service «presse-publicité» du comité d’organisation. Le soleil? L’attrait exotique du Paraguay, grand hôte d’honneur? L’envie de vérifier le baromètre de l’économie régionale? Le plaisir d’une sortie familiale ou entre copains, même si l’on n’a pas de fer à repasser ou de machine à laver à acheter? Dimanche en fin de journée, le compteur de la foire régionale glânoise affichait en tout cas déjà 18000 visiteurs.
Si le public s’adapte à la nouvelle configuration des lieux, il a pu être déconcerté par le parcage. Pas évident, côté route cantonale de Romont-Fribourg en arrivant du sud. Mais, insiste Christian Imhof, «il faut absolument utiliser le système de bus-navette, aux départs des secteurs Pierre-de-Savoie et de l’Hôtel de Ville, toutes les 20 minutes avec escales aux points stratégiques de la cité. Pour le retour, le dernier départ est fixé à 23 h 30 (sauf le 23 mai, dernier jour du Comptoir). Une quarantaine de chauffeurs se relaient.
Pour le reste, le comité affiche bon moral. Les Paraguayens, venus en plus grand nombre que prévu, ont placé beaucoup d’espoir sur ce Comptoir. Leur restaurant, avec plein de sortes de viandes à volonté, est la toute bonne surprise, à écouter ceux qui y ont fait bombance!
Des prix ont été attribués aux plus beaux stands. Le premier revient au garage Despond à Villaz-St-Pierre, le second au Commerce de fer à Romont et le troisième à Schmutz Opticiens-Horlogers SA à Romont.
Et la fête continue jusqu’à dimanche. Ce mardi 18 mai de 16 h à 22 h, honneur aux démonstrations de fabrication de chocolat. Demain mercredi (même horaire) est consacré aux sports et jeudi (de 10 h 30 à 22 h) décrété journée du Paraguay, musique, folklore et feu d’artifice à l’appui. Une soirée paraguayenne aura d’ailleurs lieu ce mardi soir à 20 h à l’Hôtel de Ville de Romont, avec la troupe de ballet Mimbipà et le groupe musical Arpas, tandis que l’orchestre baroque paraguayen se produira jeudi soir à la Collégiale (lire ci-contre).
Place aux enfants vendredi de 16 h à 22 h, puis à l’agriculture le samedi de 10 h 30 à 22 h. Le Comptoir s’achèvera dimanche (de 10 h 30 à 20 h) par une journée du cheval.


Marie-Paule Angel
18 mai 2004

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