Du réalisme
politique! LUDC en a fait preuve en retirant sa candidate du deuxième
tour, auquel les 18210 voix recueillies dimanche lavaient promise.
Plusieurs arguments ont conduit à la décision prise hier
soir par un comité directeur pour lequel lidéalisme
nexclut pas la lucidité. En rassemblant 27,4% des voix,
la candidate UDC Katharina Thalmann-Bolz ne disposait que dune
faible marge de progression, au contraire du PDC Beat Vonlanthen qui
peut désormais compter sur lappui de la gauche. En cuisine
électorale, cela signifie que les carottes sont cuites
En retirant sa candidate, lUDC peut aussi habilement démontrer
au peuple fribourgeois quen matière déconomies
financières le parti ne se contente pas que de slogans
Les résultats de lélection de ce 16 mai noffrent
pas une grande lisibilité. Evidence première, le candidat
chrétien-social a largement pêché hors des eaux
de son parti, mais il na pas reçu un franc appui des socialistes
qui avaient les yeux rivés sur les échéances de
2006. Une partie du PS a soutenu dès le premier tour le candidat
démocrate-chrétien, écornant ainsi lalliance
de gauche qui avait propulsé Berset au Conseil des Etats.
LUDC confirme son statut de «grand parti» cantonal,
imposant un ballottage où, en dautres temps, il naurait
suscité quun léger tremblement. La candidature de
linstitutrice moratoise révèle cependant la difficulté
du parti à aligner en compétition électorale un
personnel poli-tique de qualité. Si Katharina Thalmann-Bolz na
pas été une médiocre candidate, elle na cependant
pas témoigné du gabarit nécessaire à la
fonction. Cette campagne est lillustration des prochains défis
qui attendent lUDC fribourgeoise: trouver des cadres aptes à
occuper des postes que lui réserve désormais son électorat.
Après sêtre fabriqué des scénarios
catastrophe, le PDC place presque au premier tour son
candidat sur le siège dUrs Schwaller, dont Beat Vonlanthen
était le prétendant désigné. Le Singinois
a reçu un large soutien de son parti, tout en complétant
son résultat par de substantiels appuis des radicaux et de la
gauche. Par sa carrure professionnelle et son rayonnement personnel,
le Singinois simposait. Mais la configuration politique nétait
pas des plus favorables, dans ce climat de bipolarisation. Le résultat
de Vonlanthen apporte un peu de baume au «vieux parti»,
dont lappareil semble encore déstabilisé par la
sanction des élections fédérales.
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