Des
résidus damiante dans lancien hall dentrée
de lHôpital cantonal de Fribourg! Cest la surprenante
découverte faite en début de semaine par une équipe
douvriers affairés à des travaux de rénovation
dans cette partie du bâtiment. Découverte suffisamment
grave il sagit dun produit hautement toxique
pour provoquer larrêt immédiat du chantier. Et permettre
à une entreprise spécialisée dans le déflocage
le traitement de lamiante de prendre les mesures
nécessaires.
«Aucun patient ou membre du personnel na accès à
cette partie de lhôpital actuellement en rénovation»,
a indiqué hier seulement la direction de la Santé publique
et des affaires sociales, pressée par les questions de La Gruyère,
qui avait eu vent du problème. «Si nous navons pas
jugé nécessaire den informer la presse préalablement,
cest que nous avions déjà pris toutes les mesures
utiles», explique Pierre-André Kolly, directeur-adjoint
de lHôpital cantonal.
Nempêche: lamiante est un produit hautement toxique
il cause des cancers des poumons surtout lorsquil
se balade dans lair sous forme de poussières. Pas étonnant
donc que sa découverte dans un établissement de santé
publique puisse susciter lémotion. «Nous ne savions
tout simplement pas que de lamiante se trouvait là, plaide
Pierre-André Kolly. Mais ce dont nous sommes sûrs, cest
quil ny en a pas dans le bâtiment des lits.»
Contrôles
en cours
Ce sont cinq ouvriers de lentreprise Zurkinden Construction
AG, de Fribourg, qui ont fait cette découverte après avoir
enlevé une paroi en bois. «Ils ont trouvé bizarre
la matière qui se trouvait derrière, indique le patron
de lentreprise, Giuseppe Gambera. Ce nétait évidemment
pas écrit amiante dessus, mais ils ont bien remarqué
que ce nétait pas de la laine de verre. Et ils ont immédiatement
alerté lhôpital.»
Dès lors, les travaux ont été stoppés et
le périmètre bouclé hermétiquement. Le laboratoire
intercantonal de santé au travail effectue depuis des contrôles
de la qualité de lair dans les parties adjacentes à
la zone en question. Contrôles dont les résultats ne seront
connus quen début de semaine prochaine. Impossible donc
pour lheure de dire si des poussières se sont propagées
ailleurs.
«De toute manière, un contact aussi limité avec
de lamiante nentraîne que des risques extrêmement
minces pour lorganisme», précise Claudia Lauper,
conseillère scientifique à la direction de la Santé
publique. Il est vrai que les personnes déclarant la maladie
aujourdhui sont généralement des ouvriers des années
1950 à 1970, longuement exposés à la nocivité
des poussières.
A lépoque, lutilisation de lamiante dans le
secteur de la construction était en effet courante ce
matériau était destiné à lisolation
thermique des bâtiments et à la protection contre les incendies.
Et son interdiction en Suisse a été prononcée en
1990 seulement. Pas étonnant donc quon en retrouve dans
un bâtiment construit dans les années 1960-1970.
Un
précédent
Cest plutôt le côté accidentel
de sa découverte qui a de quoi laisser perplexe. Dautant
quun précédent sétait déjà
produit il y a quelques années à létage C
de létablissement.
Marc
Valloton /
31 août 2002