Tourisme
P.-A. Morard dirigera l’ATG

Le Bullois Pierre-Alain Morard succède à Nicole Mettraux à la direction de l’Association touristique de la Gruyère (ATG). L’actuel chef de la formation de Swiss Tennis a convaincu par son expérience professionnelle en matière de marketing et de relations humaines, et par son ancrage dans la région.

Raoul Girard (à gauche) est élu à la présidence de l’ATG. Le nouveau directeur Pierre-Alain Morard entrera en fonction en septembre

Figure bien connue du sport et du tennis gruérien et suisse, le Bullois Pierre-Alain Morard succédera dès le 1er septembre à Nicole Mettraux à la direction de l’Association touristique de la Gruyère (ATG), dite aussi La Gruyère Tourisme-Promotion. La nouvelle a été donnée hier soir lors de l’assemblée générale de l’ATG. A cette occasion, la présidence a également changé de main: le conseiller communal bullois Raoul Girard a été élu en remplacement de Pierre Cottier, qui fut son prédécesseur au cénacle politique bullois.
Pierre-Alain Morard a été choisi par le comité de l’ATG in corpore parmi 31 candidatures. «Nous désirions une personne dont on soit sûr qu’elle vendra la Gruyère avec le cœur», expliquait Pierre Cottier, mardi soir devant la presse, justifiant ce choix d’un candidat extérieur au sérail touristique. Le nouveau président Raoul Girard corrobore cette analyse: «Au fil du processus de sélection, je me suis peu à peu convaincu qu’une formation touristique n’était pas incontournable pour occuper ce poste. Dans la région, on constate d’ailleurs que les animateurs touristiques, notamment dans les stations de nos Préalpes, n’en disposent pas, mais réussissent dans leur mission parce que le tourisme est leur passion. De ce point de vue, Pierre-Alain Morard est l’homme de la situation. Et a fortiori lorsqu’on connaît ses compétences.»

Des structures similaires
Car si son origine gruérienne et son ancrage dans la région – où, à 36 ans, il vit avec son épouse et son enfant – ont pesé dans la balance, Pierre-Alain Morard n’était pas en reste d’atouts. Chef de la formation auprès de Swiss Tennis à Bienne après y avoir été directeur technique adjoint durant quatre ans, le Bullois est par ailleurs bénéficiaire d’une formation dans le marketing et tout récent titulaire d’une formation de manager du sport. Il baigne dans une structure sportive très similaire aux structures touristiques suisses, qui s’étendent des sociétés locales aux grandes instances nationales. Parfait bilingue français-allemand et bon connaisseur de l’anglais, il occupe jusqu’à maintenant un poste où les relations humaines comptent beaucoup, notamment avec les bénévoles. Un bénévolat qu’il côtoiera dans ses relations avec les sociétés de développement.

«Dire ce que l’on fait»
Pierre-Alain Morard découvre le milieu professionnel du tourisme. Avouant une motivation «qui s’est accrue au fil des rencontres avec le comité», il entend d’abord, avant son entrée en fonction en septembre, assurer la transition avec Nicole Mettraux, qui part à la fin du mois, et son équipe. Une séance les a d’ailleurs déjà réunis mardi soir pour explorer les chantiers à venir.
Il sait que le ciel touristique gruérien ne sera pas, ces prochains mois, à l’abri des turbulences: la production du concept touristique régional commandé par l’Association régionale la Gruyère et la future révision de la Loi cantonale sur le tourisme (prévue pour l’heure en 2004) pourraient faire souffler la bise sur les structures actuelles. Le nouveau président et son prédécesseur demeurent cependant convaincus que l’ATG assurera sa pérennité, «qui tient à la volonté politique du district et à elle seule», selon les termes de Pierre Cottier.
«Face à une population qui ne connaît pas toujours la fonction exacte de l’ATG, qui est avant tout de vendre la région à l’extérieur, il nous faudra prendre soin de bien communiquer ce que l’on fait, renchérit Raoul Girard. Mais soyons clairs: avec le terme “Gruyère”, nous vendons LA marque de ce canton. Il n’est pas imaginable qu’on puisse faire l’économie d’une promotion spécifique d’un tel atout.» En tous les cas, l’incertitude actuelle n’effraie pas Pierre-Alain Morard: «Il ne faut pas avoir peur des défis. Puis, je viens d’un milieu où les changements sont encore bien plus rapides!»

Nouveau label de qualité
La Gruyère Tourisme-Promotion – autrement dit l’ATG – est la première entreprise du canton à obtenir le Label de qualité niveau II octroyé par Suisse Tourisme et les autres principales associations nationales du secteur touristique (Fédération suisse du tourisme, Gastro Suisse, Société suisse des hôteliers, etc.). Ce label lui a été décerné le 24 avril dernier lors de l’assemblée générale de l’Union fribourgeoise du tourisme.
Elaboré par l’Institut de recherche sur les loisirs et le tourisme de l’Université de Berne, ce label se compose de trois niveaux, le troisième équivalant à la fameuse norme ISO. Il permet aux prestataires touristiques de contrôler et d’améliorer la qualité de leurs services et prestations. Voilà deux ans déjà que La Gruyère Tourisme-Promotion avait obtenu le label de niveau I. Lors de cette première phase, la collaboratrice Nathalie Festa avait été désignée en temps que «quality-coach» et avait suivi un cours de formation auprès de Suisse Tourisme avant d’appliquer à l’organe de promotion du tourisme gruérien les instruments et ressources nécessaires à son amélioration. Ce plan d’action était ensuite soumis à un organe de contrôle.
Pour obtenir le niveau II, Nathalie Festa a suivi la formation, plus poussée, de «quality-trainer». L’entreprise est alors testée et jugée par ceux qui ont recours à ses services – les hôtes, les partenaires touristiques, etc. – et par un enquêteur anonyme envoyé par la Fédération suisse du tourisme. Alors qu’une moyenne de 3,2 sur 4 est nécessaire pour obtenir ce niveau II, La Gruyère Tourisme-Promotion a obtenu la note de 3,66.

Didier Page / 23 mai 2002

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