TIR
Francis, Bernard, Laurent et Clément Remy
Une famille unie par le tir

Pour les Remy, le tir est une institution. Francis a transmis sa passion à ses fils Bernard, Laurent et Clément, qui défendent ensemble la bannière des Carabiniers de Charmey. A la veille du Tir en campagne, la famille a un titre à conserver: celui de roi du tir, remporté l’an passé par Laurent. Rencontre.


Clément, Francis, Bernard et Laurent Remy:
«Avant de commencer, on vise tous le total idéal»

Chez les Remy, le tir est une affaire de famille. Bernard, Laurent et Clément ont suivi les traces de leur père Francis. Les quatre Charmeysans partagent depuis une quinzaine d’années la même passion pour cette activité. «Le tir est le sport qui compte le plus grand nombre de licenciés en Suisse derrière la gymnastique», s’empresse de relever Francis.
A 60 ans, le chef de famille a consacré une bonne partie de sa vie aux Carabiniers de Charmey: trente ans de comité, dont quinze à la présidence. Il a notamment été l’un des initiateurs du Tir des Dents Vertes, qui connaîtra cette année sa 34e édition. En 1995, le Tir en campagne organisé à Charmey a représenté sa dernière grande satisfaction de président. L’homme a également œuvré pendant vingt-deux ans au sein du comité de la Fédération des sociétés de tir de la Gruyère.
Avec une telle ascendance, Bernard (34 ans), Laurent (33) et Clément (32) ont forcément suivi le mouvement. Enfants, ils accompagnaient leur père et fonctionnaient comme cibars. «L’envie de nous essayer au tir est venue naturellement», explique Clément. Les trois frères ont alors fait leurs gammes chez les jeunes tireurs et ont tous persévéré, habités rapidement par la même passion que celle de leur père. Aujourd’hui, Bernard est d’ailleurs le président des Carabiniers de Charmey, alors que Clément en est le caissier.

Presque trois rois
Parmi toutes les récompenses obtenues par les Remy, celle glanée l’an dernier par Laurent fait la fierté de la famille. A Broc, le Charmeysan, avec un total idéal de 72 points, a été sacré roi du Tir en campagne gruérien et cantonal. Mais le clan Remy a failli compter deux autres rois dans ses rangs: «En 1980, avec 71 points, j’avais terminé premier ex aequo avec le Bullois Pierrot Seydoux, se souvient Francis. Mais, plus jeune que lui, je n’avais pas été sacré.» Rebelote exactement vingt ans plus tard pour les Charmeysans. «Mon fils Bernard et celui de Pierrot Seydoux avaient obtenu le premier rang avec 71 points, poursuit Francis. Là aussi, le droit d’ancienneté avait prévalu, comme le veut le règlement.» Une anecdote qui ne manque pas de faire sourire la famille.
Comme d’habitude, les Remy n’ont aucune appréhension avant l’échéance du Tir en campagne 2002, qui commence demain à Albeuve. «On part dans l’optique de réaliser le total idéal», lancent-ils en chœur. «Il ne faut pas trop s’avancer, tempère Clément. Sinon, on risque d’être attendus au coin du bois (rires).» Même s’ils ne sont pas dans un bon jour, les quatre assurent qu’ils lutteront jusqu’au bout pour apporter des points à leur société.
Sur un plan personnel, Laurent tentera de garder son titre de roi du tir. «Le plus sérieux candidat au sacre est sans aucun doute Jean-Marc Ecoffey, de Sâles, estime Laurent. Il réalise à chaque fois plus de 70 points. Il mériterait une fois de gagner. Il a d’ailleurs annoncé qu’il allait me battre. Je lui ai répondu qu’il pourrait seulement me battre grâce à l’âge (rires).»

Un vrai sport
Pour ceux qui considèrent que le tir n’est pas un sport, les Remy ont leur réponse. «Il faut être au bénéfice d’une excellente condition physique, assure Bernard. Sans elle, il devient difficile de rester concentré pendant toute la durée d’un concours.»
Mais, au-delà de son caractère sportif, le tir contient un aspect social qui séduira toujours les quatre Charmeysans.

Alain Sansonnens / 23 mai 2002

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