Glasson Matériaux SA a cent ans

Des cuirs à la construction

Né en 1900, Glasson Matériaux fête son centenaire. Une longévité qui s’explique par le dynamisme et la diversité d’une entreprise qui a su évoluer au gré des modes et des marchés. Une nouvelle aire d’exposition est d’ailleurs inaugurée cette semaine.


L’ancien bâtiment Glasson de la rue de Vevey, en 1926. A sa place se trouvent aujourd’hui les Galeries 7 (photo Glasson)

Elles ne sont pas nombreuses, les entreprises de la région ayant traversé le siècle malgré les embûches. Qui plus est, rares sont celles qui ont marqué l’histoire régionale de leur empreinte comme l’a fait Glasson Matériaux SA. Une maison qui a vu le jour avec le début du siècle et qui a su évoluer constamment au gré des modes et des marchés. Avec succès, puisque l’entreprise dégage aujourd’hui un chiffre d’affaires de 100 millions de francs et emploie quelque 180 collaborateurs. A l’origine, la maison Glasson est une tannerie, transformée à la fin du XIXe siècle en un commerce de cuirs, puis agrandie par la reprise du commerce de vins Ignace Esseiva. C’est en 1900 qu’Edouard Glasson fait son entrée dans le commerce de son père. Et le 21 décembre précisément, le jeune homme obtient la représentation pour la Gruyère de la maison Mayer, un commerce de matériaux de construction basé à Fribourg. Une «spécialisation» qui marque la véritable naissance de l’entreprise et qui fera rapidement sa renommée.

Essor rapide
En 1905, à la mort de leur père, Edouard et Simon fondent une société simple sous la raison sociale Les Fils d’Ernest Glasson. Société transformée en commandite dix ans plus tard, devenant E. Glasson + Cie, dont Edouard devient le responsable et Simon le commanditaire. Les difficultés de la Première Guerre mondiale passées, elle prend un essor rapide. Elle est d’ailleurs considérée comme l’une des plus importantes spécialistes de commerce du canton dès 1925. A partir de 1963, sous l’impulsion de Pierre Rime, devenu directeur unique, l’entreprise subit une profonde mutation. Elle abandonne d’abord sa branche «vins», qu’elle revend en 1964 à la maison Jules Gex, puis son département «cuirs», remis en 1966 à la maison Deillon, de Fribourg.

Spécialisation accrue
Commence alors une forte expansion dans les matériaux de construction. L’entreprise acquiert notamment diverses gravières et sociétés spécialisées dans ce domaine, tirant profit de l’impressionnant boom des immeubles locatifs et des villas individuelles. Développement couronné en 1965 par la construction de l’actuel bâtiment, à la route de Riaz 49. «A l’époque, on nous a traités de fous pour être sortis de la ville, sourit le directeur actuel Henri Castella. C’est qu’autour de nous, il n’y avait que des prés!» Une délocalisation qui a néanmoins permis à E. Glasson + Cie de se développer à son aise, tout en abandonnant peu à peu son secteur fabrication. «Parce qu’il n’était plus possible de créer des matériaux de construction et de les vendre en même temps, nous avons préféré nous concentrer sur la seconde activité.» Cette spécialisation, l’entreprise la poursuit de nos jours, puisqu’elle est aujourd’hui active notamment dans la peinture, le bois et ses dérivés, le carrelage et les appareils ménagers. Présente à Bulle, Givisiez, Palézieux, Romont, Château-d’Œx et Gstaad, Glasson Matériaux SA dispose de surfaces commerciales de 36000 m2. Elle appartient, comme son homonyme bullois J&A Glasson SA, au géant de la construction Gétaz-Miauton depuis la fin de l’année dernière. De quoi entrevoir un nouveau siècle d’existence avec confiance.

La fête du bois
Pour marquer son centenaire, Glasson Matériaux SA a organisé diverses manifestations tout au long de l’année. Dès jeudi et durant trois jours, l’entreprise de la route de Riaz 49 inaugure une nouvelle aire d’exposition entièrement consacrée au bois. En vedette: 400 m2 de surfaces en sols, lames et portes. «Nous voulons donner l’occasion aux gens de mieux voir, sentir et toucher cette matière qui se décline aujourd’hui sous d’innombrables formes, note le directeur Henri Castella. Même à l’époque des nouvelles technologies, rien ne remplace le contact avec la marchandise.» A découvrir également dans les autres expositions, ouvertes pour l’occasion: les nouveautés en matière d’appareils électroménagers.

Marc Valloton / 7 novembre 2000