Que représente ce Prix du mérite collectif?
Pauline Seydoux (P.S.): Cest une reconnaissance cantonale, des milieux
sportifs et journalistiques, pour le travail de tout un club et pour le
basketball féminin, qui reste un sport mineur.
Audrey Gattoni (A.G.): Ce prix vient rappeler quElfic a vécu
une saison exceptionnelle. Même si je nétais pas un
des maillons forts de léquipe, jai eu la chance de
faire partie de laventure. Et ça, cest une grande satisfaction.
Quest-ce
qui se cache derrière ce terme «collectif»?
P.S.: Le titre national est venu récompenser ce groupe extraordinaire
que nous formions la saison passée, cette union sacrée qui
a fait notre force et la différence avec nos adversaires. Ça,
cest la base. Après, les mérites de ce succès
sétendent à lensemble du club: le comité,
les bénévoles, les jeunes venues nous encourager
Tous
ces éléments positifs qui gravitaient autour de léquipe
ont permis aux joueuses dévoluer dans les meilleures conditions.
A.G.: Quand une équipe vit à fond le terme collectif,
cela débouche sur une entraide entre toutes les joueuses, gage
de réussite. Une somme dindividualités et dindividualistes
ne donnent rien, il faut une cohésion entre chaque joueuse. Cette
complicité permet à chacune de se dépasser et conduit
au succès. Cest exactement ce quElfic a vécu
la saison dernière, de la joueuse la plus capée à
la dernière fille du contingent.
Une elfe,
cest quoi pour vous?
P.S.: Une basketteuse qui doit représenter les valeurs du
club, faire preuve de loyauté et dhonnêteté.
Une elfe doit avoir des convictions et les assumer, tout en faisant passer
le groupe avant sa propre personne. Elle doit aussi être habitée
par cet esprit de famille, qui a toujours prévalu à lépoque
de City Fribourg comme maintenant au sein dElfic.
A.G.: Lelfe idéale est celle qui donne toujours le
100% de ses possibilités pour léquipe et le club.
Et, malgré laspect compétition, qui éprouve
du plaisir à le faire.
Comme toutes
vos coéquipières de la saison dernière, pourquoi
Audrey/Pauline mérite-t-elle cette récompense?
P.S.: Dabord, pour son investissement tout au long de la
saison écoulée. Ensuite, parce quAudrey, actuellement
membre de léquipe nationale M18, représente le futur
dElfic. Ce titre et ce prix, elle doit les prendre comme des signes
dencouragement pour la carrière qui se profile devant elle.
A.G.: Pauline mérite cette récompense, en premier
lieu parce quelle sest montrée une capitaine exemplaire.
Elle a toujours cru en léquipe et a sans cesse apporté
ce quelle pouvait de mieux au groupe. Ensuite, ce prix vient récompenser
une battante, une joueuse exceptionnelle qui a connu une grande carrière.
Pour elle, cest sans doute un peu un aboutissement.
Pauline,
vous avez déjà connu les honneurs du Prix du mérite
collectif en 2001, avec City Fribourg. Quelle récompense a le plus
de valeur à vos yeux?
Je mets ces deux prix au même niveau. Tant la promotion en LNA avec
City que le titre national avec Elfic ont été très
durs à acquérir. En 2001, cétait plutôt
une surprise. Le groupe avait évolué sans joueuse étrangère,
hormis en fin de saison. En mai dernier, la conquête du titre représentait
davantage un aboutissement. Cétait le titre de la maturité,
une heureuse conclusion à la constante progression du club.
Audrey,
première saison en LNA, et déjà un titre de championne
de Suisse. On peut dire que vous êtes née sous une bonne
étoile
Pendant la saison, je ne me suis pas rendue compte que jétais
une joueuse privilégiée de pouvoir vivre une telle saison.
Je ne voyais pas plus loin que les entraînements et les matches.
Avec du recul, commencer en LNA au sein dune équipe avec
un tel potentiel et composée dautant de joueuses dexpérience!
Jai vraiment eu de la chance
Durant cette année exceptionnelle,
jai beaucoup appris. Reste que, à titre personnel, le chemin
est encore long, je dois encore énormément progresser. Cette
consécration nationale et ce prix collectif représentent
un joli lancement de carrière. Mais il y a encore de nombreux titres
à gagner!
Contrairement
à dautres cantons comme en Valais, qui compte notamment
trois équipes en LNA Elfic Fribourg est le seul club de
basket féminin du canton à évoluer en ligue nationale.
Un avantage ou un inconvénient?
P.S.: Je pense que cest plutôt un inconvénient.
Si je regarde lexemple valaisan, cette cohabitation de plusieurs
clubs en ligue nationale a provoqué une certaine émulation
pour le basketball féminin. Chez nous, il faut être réaliste:
il ny a pas de place pour deux clubs au sein de lélite.
En revanche, une formation en LNB, comme Sarine à lépoque,
représenterait une étape positive pour le développement
du basket féminin fribourgeois. Cette équipe serait le farm
team dElfic.
A.G.: Dun côté, cest un désavantage.
Il ny a pas suffisamment de filles qui jouent au basket dans le
canton, le réservoir est par conséquent un peu trop petit.
De lautre, en tant quunique formation fribourgeoise de ligue
nationale féminine de basket, Elfic est un club phare, qui véhicule
bien le basketball féminin et le nom de Fribourg. Le tout sans
devoir composer avec déventuelles rivalités cantonales.
Après
un millésime 2005-2006 extraordinaire, Elfic a vécu une
première partie de saison très difficile. Comment lexpliquer?
P.S.: Plusieurs facteurs ont conduit à cette situation.
Après le titre, il y a eu un certain relâchement de la part
du comité. Tout le monde sest dit «ouf, ça y
est, on y est arrivé». A mon sens, léquipe actuelle
aurait dû être bâtie beaucoup plus tôt. Du retard
a été pris, et celui-ci na pas encore été
comblé. Ensuite, des départs importants nont pas été
compensés et les joueuses étrangères sont moins fortes
que celles de la saison dernière. Qui plus est, la plupart des
équipes du championnat composent avec un minimum de trois étrangères,
ce qui accroît la difficulté pour Elfic. Maintenant, il faut
garder à lesprit que léquipe actuelle, considérablement
rajeunie, est en construction. On ne peut pas lui demander de faire preuve
de la même maturité que le groupe de lan dernier.
Avec mon ami François (n.d.l.r.: Wohlhauser, ancien entraîneur
du club qui a repris récemment le chemin de la salle Sainte-Croix
pour épauler lentraîneur québécois Eric
Fréchette au coaching), on sest dit «on y va tous les
deux ou pas du tout». Le cur a parlé et ma poussé
à sortir de ma retraite. On pensait que notre présence allait
aider léquipe. On sest rendu compte que léquipe
avait besoin de bien plus que simplement François et moi.
A.G.: Le plus dur après un titre, cest de revenir
les pieds sur terre. De plus, par rapport à la saison dernière,
le groupe nest plus du tout le même. On peut parler déquipe
en reconstruction, avec un contingent un peu moins étoffé
et considérablement rajeuni. Lan dernier, avec de nombreuses
joueuses expérimentées, Elfic était une grande équipe,
formatée pour viser le titre. Pour beaucoup, cette année
est celle de lapprentissage. Dans cette optique, on ne peut pas
espérer des résultats aussi probants que la saison dernière.
Reste que, à mon sens, notre 6e rang actuel, à dix points
du 4e, ne correspond pas à notre potentiel.
En Suisse,
le basketball féminin demeure un sport confidentiel. Que diriez-vous
pour inciter les gens à venir assister à une rencontre à
la salle Sainte-Croix?
P.S.: Le basket féminin est rapide, technique, spectaculaire
et collectif. Les joueuses ont beaucoup de qualités qui rendent
le jeu agréable. Il y a tout un aspect tactique que lon voit
peut-être moins chez les hommes.
A.G.: Venez voir des jolies filles se donner à fond (rires)!
Il y a bien sûr moins de contacts que chez les hommes, mais le jeu
est plus fin et plus tactique.
Elfic
Fribourg en bref
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Nom:
Elfic Fribourg.
Année de fondation: 2003 (club né de la fusion
entre City Fribourg et la section féminine de lASB
Villars).
Nombre de membres: environ 100.
Nombre déquipes: 6 (2 équipes minimes,
1 cadettes, 1 en 2e ligue, 1 en 1re ligue et 1en ligue nationale
A).
Palmarès: champion de Suisse en 2006; finaliste
de la Coupe de Suisse et de la Coupe de la Ligue 2006.
Site internet: www.elfic-fribourg.ch.
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