D¥Pour ou contre
les notes à lécole? Dactualité un peu
partout en Suisse romande, le débat a longuement occupé
les membres du Grand Conseil fribourgeois hier matin. En cause: un postulat
déposé à la fin de lannée dernière
par les députés démocrates-chrétiens Jean
Deschenaux (Ursy) et Isabelle Joye (Domdidier), qui réclament
le retour des notes à lécole primaire dès
le 2e semestre de la 2e année.
Un retour plébiscité par 85% des personnes sondées
récemment par la Radio suisse romande, se sont plu à rappeler
les deux compères, à lheure de motiver leur volonté
de voir réapparaître des chiffres dans les carnets scolaires
en lieu et place dappréciations ou autres codes pas toujours
bien compris de tous. «Limmense majorité des parents
et des élèves vous en seraient reconnaissants»,
a lancé le postulant à ladresse de la directrice
de lInstruction publique Isabelle Chassot.
Un autre système?
Cest dailleurs cette dernière qui a gelé,
quelque temps auparavant, la réforme censée faire disparaître
les notes aux profit dappréciations. Une réforme
lancée en 1998, dont lultime étape aurait dû
sétendre aux deux dernières années du cycle
primaire. Arguant notamment que le règlement dexécution
de la loi scolaire navait pas été adapté
en fonction de lavancée de la réforme, Isabelle
Chassot avait mis un frein à cette dernière, histoire
de «se donner le temps de la réflexion».
Lors des débats dhier, plus dune dizaine de députés
se sont succédé à la barre pour exprimer leur avis
sur la question. Dans lensemble, tous sont apparus favorables
à un retour des notes ou, du moins, à un système
dévaluation qui sen approche. Seuls Cédric
Castella (ouv, La Tour-de-Trême) et Benoît Rey (pcs, Fribourg),
sans forcément sy opposer, se sont permis de dresser une
liste des effets pervers engendrés par ce type dévaluation.
En plébiscitant néanmoins le postulat Deschenaux-Joye
par 101 voix contre quatre et une abstention, les membres du Grand Conseil
ont offert à Isabelle Chassot un temps de réflexion qui
devrait lui permettre dy voir un peu plus clair sur la question.
Il incombera de fait à un groupe de travail de se pencher sur
les possibilités dintroduire un système dévaluation
satisfaisant.
Dans sa réponse aux postulants, le Gouvernement a néanmoins
déjà prévenu que la note pourrait tout de même
être remplacée par des appréciations, dans la mesure
où «la référence choisie est compréhensible».
Reste à imaginer ce fameux système
Cest
«non» à un médiateur
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Au grand
dam de Louis Duc (ouv, Forel), Fribourg nest pas près
davoir un médiateur: à limage du Gouvernement
(«La Gruyère» du 2 août), les députés
ont en effet refusé hier par 66 voix contre 34 et cinq
abstentions la motion déposée par lagriculteur
broyard. Laquelle invitait le Conseil dEtat à créer
un organe de médiation, sous la forme dune commission,
comprenant une antenne dans chaque district. Avec lambition
doffrir une oreille attentive à toutes «celles
et ceux qui nont plus de repères», histoire
déviter que ne se produisent dans notre canton
les faits dramatiques ayant émaillé lhistoire
récente, telles les tueries de Zoug ou de Nanterre.
La question avait déjà fait lobjet de plusieurs
interventions parlementaires. A lexception des socialistes
et des membres dOuverture, tous les groupes se sont à
nouveau opposés à la création dun
tel organe. Et ce, même sil sagit dune
motion «pleine de bon sens», dixit Eric Simonet
(prd, Môtier) ou «séduisante à première
vue», selon Claire Peiry-Kolly (udc, Treyvaux). Le problème,
comme la relevé André Ackermann (pdc, Corminboeuf),
cest que l«on peut être daccord
avec le diagnostic, mais pas avec le remède». Un
remède jugé beaucoup trop onéreux pour
le canton en ces temps de disette budgétaire!
Au final, il incombera donc sans doute aux membres de la Constituante,
qui ont jusquici retenu le principe dun organe de
médiation indépendant, de donner suite à
la question.
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