COMMENTAIRE
Financement des
hôpitaux
Le
compromis ou le chaos
Pourquoi
un tel jusquauboutisme? La question tombe sur les lèvres
lorsquon évoque le référendum de lAssura
contre la Loi fédérale urgente sur le financement des hôpitaux,
inscrit au scrutin du 9 février. Cette caisse maladie paraît
en effet bien isolée face au Conseil fédéral et au
Parlement unanime qui, avec tous les autres assureurs et les cantons,
défendent le compromis présenté lors dune conférence
de presse commune tenue lundi à Berne sous la houlette de Ruth
Dreifuss.
Pour comprendre lenjeu, il faut se rappeler que depuis lentrée
en vigueur de la LAMal en 1996, les cantons ont refusé de prendre
en charge une quote-part de 50% au moins des prestations hospitalières
imputables à lassurance maladie de base, si les patients
sont assurés en complémentaire. Cette attitude dune
rare mauvaise foi leur a permis déconomiser des centaines
de millions de francs sur le dos des assurés en division privée
et mi-privée.
En novembre 2001, le Tribunal fédéral des assurances (TFA)
a cependant remis les pendules à lheure. Mais, comme la facture
colossale découlant de la décision du TFA aurait été
au-dessus des forces des cantons, une solution transitoire a été
forgée pour lalléger jusquà ce que la
2e révision de la LAMal prenne le relais. Ainsi fait, les cantons
mettront 1,45 milliard au lieu de 1,8 milliard de francs pour les années
2001 à 2004.
Intraitable, Assura exige la totale, et avec rétroactivité!
Il en coûterait aux cantons 700 millions lan depuis 1996.
A ce jeu-là, personne ny gagnerait. Car dès le 22
juin 2003, la dispute reprendrait entre cantons et assureurs, les factures
dhôpital resteraient impayées tant que les conflits
juridiques se poursuivraient. En échec programmé au TFA,
les cantons seraient condamnés à lever des impôts,
également auprès des assurés en division commune
qui ne toucheraient cependant pas un centime des assureurs.
Personne na avantage à créer une situation si chaotique.
Même pas Assura et ses assurés. Cest la raison pour
laquelle on se demande si ce référendum nest pas un
référendum à la Denner: destiné avant
Raymond
Gremaud / 17 décembre 2002
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