Assainissement du Couvent
Pour sauver La Valsainte

Les travaux d’assainissement du couvent de La Valsainte ont été estimés: ils coûteront 4,5 millions de francs. Une association devrait être créée pour réunir les fonds nécessaires.


Pascal Corminboeuf, le père prieur Dom Gallus Toenz et Claude Lässer ont ratifié la transmission de deux bâtiments de l’Etat aux pères de La Valsainte
(C. Dutoit)

«Pour l’instant, c’est un projet qui n’en est qu’à son tout début.» Ressortissant de la Riviera vaudoise, Jean-Luc Moner-Banet entend bien s’engager pour que soient réunis les fonds nécessaires aux travaux de La Valsainte. Par «intérêt pour la spiritualité chartreuse», relève-t-il. Avec l’ingénieur Bernard Muller, qui a été chargé d’analyser la situation, il est disposé à constituer le noyau d’une future Association pour la préservation de La Valsainte.
Les bâtiments de la chartreuse subissent une dégradation rapide («La Gruyère» du 4 juin). L’instabilité du terrain et la vétusté du réseau de canalisations ont entraîné un tassement des sols. Des murs se sont fissurés, une partie de l’enceinte, côté sud-est, s’est effondrée. Des cellules, inhabitées depuis plusieurs années, ont dû être condamnées.
Les travaux, qui devraient débuter dès l’année prochaine et durer cinq à six ans, sont estimés à 4,5 millions de francs. Près de 80% de cette somme seront consacrés aux phases urgentes, soit la réalisation du réseau de collecte et d’évacuation des eaux, ainsi que la consolidation et la mise sous surveillance des bâtiments. Sans ces travaux, la fragilisation des sols porteurs risque de condamner lentement la chartreuse à disparaître. «On ne pourrait pas attendre encore cinq ans», affirme Jean-Luc Moner-Banet.

Dons et subventions
«Sur la base de cette constatation, plusieurs personnes ont eu envie d’agir. Comme les religieux ont fait vœu de silence et de solitude, il est très difficile pour eux de s’engager.» Cette association, qui devrait être créée avant la fin de l’année, sollicitera dons privés
et subventions publiques. «Nous avons commencé à sensibiliser les autorités fribourgeoises, poursuit Jean-Luc Moner-Banet. Et nous allons approfondir ces contacts.» Un document sur ce projet a notamment été remis aux conseillers d’Etat Pascal Corminboeuf et Claude Lässer, à l’occasion de la transmission des bâtiments de l’Etat aux chartreux (lire ci-dessous).
Ce document relève que la future association placera son action «dans le respect de la vocation monastique du lieu», pendant et après les travaux. Ce qui «exclut toute exploitation commerciale en contrepartie de prestations financières ou matérielles reçues». La communauté devra en outre «en tout temps rester maîtresse des actions entreprises par l’association et en avaliser le principe».
Jean-Luc Moner-Banet, directeur adjoint de la Loterie romande, s’engage «à titre purement personnel» dans cette opération de sauvetage de La Valsainte. De son côté, Pascal Corminboeuf, qui se dit «heureux de cette initiative», note que «l’Etat jouera son rôle à travers la Loi sur la protection du patrimoine». De quoi permettre des «participations financières significatives».

L’énergie et la foi
Pour l’heure, Jean-Luc Moner-Banet ne risque aucun pronostic sur la réussite de la récolte de fonds. «Mais une chose est sûre, nous allons y mettre toute notre énergie et toute notre foi.»

Eric Bulliard / 29 août 2002