COMMENTAIRE
Confédération
Swissair rougit le budget
Méchant coup
pour le budget 2002. Le bénéfice de 356 millions de francs
présumé initialement par Kaspar Villiger se transforme en
un déficit de 490 millions de francs. Du moins selon la version
retenue par la commission des finances du Conseil national.
En cause, les 846 millions que la Confédération pourrait
sacrifier lan prochain pour aider Swissair et la nouvelle compagnie
nationale daviation. La commission na pas ménagé
sa peine pour sabrer dans le peu de gras laissé par le Conseil
fédéral. Elle nest pas parvenue à compenser
cette aérienne facture.
Au contraire, la débâcle Swissair a engagé la commission
à faire grimper le montant alloué à Suisse Tourisme
de 39 à 49 millions de francs.
Cest que le démantèlement des bureaux de Swissair
à létranger se traduit par un vide des plus préoccupants.
Il sagit de le combler dautant plus prestement que le tourisme
est déjà déprimé par les tragiques attentats
du 11 septembre à New York.
Porte-parole de la commission, le radical vaudois Marcel Sandoz le reconnaît,
les 10 millions supplémentaires ne permettront pas de contrebalancer
la perte du merveilleux réseau touristique qui disparaît
avec Swissair. Leffort nen est pas moins bienvenu.
Fragilisé par la conjoncture, le secteur de lhôtellerie
aurait certes besoin dun signe plus accentué. Il doit cependant
compter sur ses propres forces dabord pour relever les défis
qui lui sont imposés.
Avec le budget 2002, les dépenses fédérales passent
pour la première fois la barre des 50 milliards de francs. Mais
pour deux tiers, ces dépenses sont liées. La marge de manuvre
des élus est donc microscopique, si lon tient compte de la
multiplicité des tâches à assumer.
Déjà rougi par Swissair, le budget 2002 ne saurait être
dégradé davantage. Lendettement de la Confédération
atteint le montant astronomique de 108 milliards de francs. Il y a mieux
à léguer aux générations futures.
Raymond Gremaud
/ 17 novembre 2001
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