JET SKI
Mémorial de la Gruyère
Le lac dans tous ses états

La 4e édition du Mémorial de la Gruyère, ou quand une soixantaine de jets skis envahissent les rivages de Morlon. Ce week-end, pilotes et engins à grande vitesse se sont défiés à plus de 100 km/h, devant plusieurs milliers de spectateurs.


Pilotes français et singinois ont dominé la catégorie Ski division,
en jets à bras
(C. Haymoz)

Dix-huit heures dimanche soir. Le lac reprend des allures normales: les bruits s’estompent, et les derniers rouleaux s’échouent sur la presqu’île de Morlon. Le regard fatigué mais la mine ravie, Jean-Pierre Macherel peut pousser un cri de soulagement. La 4e édition du Mémorial de la Gruyère vient de se terminer, sans dégâts ni bobos, devant près de 10000 spectateurs - selon les organisateurs- répartis sur les trois jours. En catégorie standard (jets à selle non modifiés, la compétition a été largement dominée par une équipe romande. Formé du Vaudois Jean-Marc Golay et du Valaisan Alexandre Reihle, le tandem a remporté la course d’endurance samedi, puis terminé 1er et 3e en vitesse dimanche. Ainsi, elle conserve le trophée de Morlon obtenu l’année dernière. Une victoire construite lors de l’épreuve d’endurance: «Nous formons une paire complémentaire, relève Alexandre Reihle. Nous sommes pratiquement les seuls à courir une heure d’affilée. Avec un unique changement de pilote durant les deux heures de course, nous pouvons creuser un écart.» Son coéquipier précise: «Alexandre est le roi des départs. Moi, je m’occupe de la finition.»

Une affaire de famille
Sur «leur» lac, les membres du Jet Ski Club de Bulle se sont particulièrement bien illustrés. Olivier Gobet, de Posieux, associé au Valaisan Michel Gex, a obtenu le 2e rang final, grâce notamment à une 2e place en endurance. Pour le jeune Fribourgeois, le jet ski est avant tout une affaire de famille: «Mon frère Sébastien est en quelque sorte mon manager, raconte-t-il. Mon père s’occupe de la sécurité sur les courses, et mon cadet va bientôt commencer la compétition.» Vice-champion de Suisse l’année dernière, le pensionnaire du club bullois est le plus jeune pilote titré de la spécialité. A 19 ans, il est étudiant dans un collège de Fribourg. Pas facile dès lors de trouver du temps pour s’entraîner. D’autant qu’en Suisse, aucun plan d’eau n’est prévu à cet effet. «Je pratique le jetpendant les vacances, explique-t-il. Je n’ai pas le budget pour me rendre en France tous les week-ends. C’est ennuyeux pour effectuer les réglages. Mais pour compenser, je dispute à fond chaque essai avant les courses.» Philippe Terranova et Jo Rouiller formaient une deuxième paire bulloise. Pénalisés par un ennui mécanique lors de l’endurance, ils n’on signé que le 7e chrono cumulé. «On était en 3e position après le départ», soupire Philippe Terranova, récent 16e d’une manche du championnat du monde. «Mais des cailloux ont envahi les turbines. On a dû s’arrêter 6 à 7 minutes. Cela nous a coûté cinq places au final.» La troisième équipe locale, formée de Dominique Seydoux et Yannick Krawiec, a terminé la compétition en 4e position.

Merci aux pêcheurs
Président de l’organisation et speaker de l’épreuve, Jean-Pierre Macherel affiche un sourire éclatant à l’heure du bilan: «Le week-end a été absolument fatastique! Le soleil, le public et une participation exceptionnelle font de ce mémorial un succès. Vendredi déjà, un grand nombre d’enfants ont profité de l’après-midi portes ouvertes. Les pilotes les ont emmenés sur leurs engins de compétition.» Les adultes ont pu eux aussi s’essayer aux joies de ce sport fun, puisqu’un site d’initiation était installé de l’autre côté de la presqu’île. La renommée du trophée gruérien s’étend peu à peu sur le plan international. Cette constatation réjouit le Gruérien, fondateur du Jet Team Organisation: «C’est une belle reconnaissance pour nous. Il faut rappeler que les pilotes ne reçoivent aucune prime. Ils viennent ici par plaisir uniquement.» L’aménagement du site requiert 130 bénévoles, une semaine entière de construction et une autre pour tout démonter. «En plus des membres du club et des amis, on peut remercier les pêcheurs de la région, souligne Jean-Pierre Macherel. Ils se sont proposés pour assurer la sécurité du parcours. C’est génial de pouvoir compter sur l’appui de chacun.»

Karine Allemann / 14 août 2001

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