Les deux derniers candidats en lice à la préfecture de la Gruyère ont ouvert la porte de leur maison. De leur cœur aussi, pour présenter les cinq objets qu’ils préfèrent. Premier à se prêter au jeu, Yves Menoud a choisi de s’installer dans sa véranda, lieu de souvenirs.

Trois gravures pour se rappeler son enfance (C. Dutoit)

Bien que située en plein centre de La Tour-de-Trême, la maison de la famille Menoud semble être éloignée de tout. Le jardin qui l’entoure en fait un véritable havre de paix. Imposante depuis l’extérieur, la bâtisse patricienne révèle tout son charme dès que l’on en franchit le seuil. Dans cet intérieur, l’âme du passé fait partie du présent. A l’évidence, les résidents ont l’amour de ce lieu et lui donnent vie.
A l’arrière de la maison, la véranda a des allures de jardin d’hiver. Entre deux plantes vertes, un couple de mandarins gazouille dans une cage en bois. L’endroit est chaleureux, arrangé avec goût. Le classicisme des meubles y cohabite sans dissonance avec l’originalité des objets décoratifs. Des objets qui rappellent des vacances, des proches ou un instant particulier.
Yves Menoud aime se souvenir du temps passé et en garder des traces. Il aime se sentir relié aux siens par des éléments concrets. C’est donc en toute logique qu’il choisit son porte-clés ou un album de photos parmi les cinq objets chers à son cœur.

Le porte-clés – Yves Menoud ne le quitte pas depuis vingt-huit ans. «Quand j’ai connu ma femme, elle avait une gourmette. Je la lui ai empruntée, mais je l’ai cassée. Je l’ai alors accrochée à un anneau de clés. Elle y est toujours aujourd’hui.» Outre sa valeur sentimentale, l’objet a aussi un effet «déstressant» pour le Tourain. Il aime à le manipuler et à entendre son bruit: «Cela me rassure et cela me relie à mon chez-moi.»

L’album de photos – «C’est le journal de bord de notre famille.» Depuis une trentaine d’années, tous les moments particuliers y sont immortalisés. Le dernier des quelque 40 albums constitués par les Menoud a été commencé en juillet: vacances d’été, spectacle à Saint-Triphon, course cycliste Pascal Richard… «Souvent, quand nous avons des visites, les enfants sortent les albums. Ceux-ci sont les gardiens des souvenirs de la famille.» D’ailleurs, les Menoud emportent toujours avec eux un petit appareil photo.

Les tableaux – Marie-Christine et Yves Menoud ont reçu ces tableaux pour leur mariage. «Nos parents nous les ont offerts pour que nous gardions un souvenir de notre enfance», explique Yves Menoud. Ces trois gravures, dont deux sont signées Reichlen, illustrent les châteaux de Bulle, Gruyères et Estavayer-le-Lac. «Nos proches ont voulu nous rappeler que même en commençant une nouvelle vie, nous conservions nos racines.»

Une plante verte – Le candidat à la préfecture aime la nature. Le jardinage est son principal hobby. C’est dans ce contexte qu’il se ressource et qu’il prend le temps de mettre les choses en perspective. L’hiver, quand le jardin est au repos, les plantes qui ornent la maison donnent à Yves Menoud le sentiment d’être un peu au vert. Sa préférence va aux plantes exotiques, «pour l’évasion, le rêve». La tâche de l’arrosage? «Ma femme s’en occupe, mais je douche les grandes plantes de temps en temps!»

La girafe – «Cet objet en bois symbolise l’histoire de nos déplacements en famille.» Si en soi, cette girafe n’a rien d’exotique – elle a été achetée à Lausanne – elle représente pour Yves Menoud le souvenir d’un moment passé avec son frère jumeau. L’animal n’a pas de nom, mais il pourrait bien s’appeler «souvenir».

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