Ski
alpinisme
Trophée des Gastlosen
Coup
de Brosse sur Cuennet
Le duo Gignoux
et Brosse a fait le ménage, dimanche, au 9e Trophée des Gastlosen. En
balayant dabord la nappe de brouillard qui couronnait le massif cher
à Erhard Loretan, puis lopposition emmenée par le régional Jean-François
Cuennet, excellent 2e au côté du Grison Heinz Blatter. Succès tricolore
aussi, avec la sauce italienne, chez les dames.
Le
Tourain Jacques Nissille à lassaut de la Wandfluh (C. Dutoit)
Le
9e Trophée des Gastlosen a joué gagnant sur tous les tableaux. Météo,
enneigement suffisant, qualité et quantité de la participation, le Ski-Club
Charmey a réuni tous les ingrédients du plaisir dans la marmite du ski-alpinisme,
le tout nappé dun parcours superbement préparé et sécurisé. Marches taillées
au Grat et à la Wandfluh, places aménagées pour les conversions. Son souffle
à peine retrouvé, la Bulloise Hélène Romagnoli ne tarissait pas déloges
sur lexcellent travail des organisateurs: «Cétait superbe!» Honneur
aux dames qui, sélançant du Berghuus, ont précédé les pointures masculines
à linterview. Septièmes, alors quelles luttaient encore pour la 5e place
au Petit Mont, Jeanine Bapst et Hélène Ro-magnoli arboraient un large
sourire qui éclipsait toute trace de fatigue sur leur visage bronzé: «Nous
ne pouvions pas espérer un meilleur classement», souligne la skieuse de
Crésuz, qui avoue navoir pas trop souffert de son genou récalcitrant.
Quand bien même les descentes présentaient quantité de fausses traces
dures qui mettaient la musculature à rude épreuve. Pour sa première participation
à une Coupe dEurope, Hélène Romagnoli soulignait lhomogénéité qui a
caractérisé son association avec Jeanine Bapst: «Quand ça se passe bien
en début dépreuve, le moral suit. Nous avons fait notre course, sans
nous préoccuper des autres, si ce nest dans la dernière ascension, où
jai un peu coincé.»
Heinz Blatter
le solitaire
Vainqueurs
de la 1re des trois manches de la Coupe dEurope aux Pyrénées, Jean-François
Cuennet et Heinz Blatter allaient-ils récidiver sur leurs terres? Eh bien,
la redoutable paire Gignoux - Brosse sest chargée de balayer tous les
doutes. En commençant demblée son grand nettoyage dans lascension du
Grat. Mieux, les Français, qui ne disputent que cette manche de la Coupe
dEurope, ont ensuite fait fructifier leur viatique de 118 quils avaient
au pied de la Wandfluh. Certes, le grimpeur hors pair Blatter, qui jouait
une fois de plus en solitaire, selon sa détestable habitude, a bien rejoint
les leaders dans la deuxième des trois ascensions. Mais sans son «élément»
principal... Jean-François Cuennet: «Le retour de Blatter ne nous a pas
inquiétés, précise Stéphane Brosse. On regardait surtout où était Cuennet
et on a maintenu la pression.» Intouchables en descente, Gi-gnoux et Brosse
ont donc goûté au Saint-Graal à Bellegarde. En toute logique. Devancé
de quelque deux minutes, Jean-François Cuennet ac-cueillait très bien
sa 2e place. Cette performance de premier plan à part trois équipes
italiennes, tout le gratin mondial était présent lui permet de se maintenir
haut la main en tête du classement continental. Retardé par deux chutes,
dont une en grimpant au Grat, le Bullois a dû se faire violence pour garder
ses distances sur les coriaces Slovaques et la 2e paire française: «Jai
glissé sur une plaque de glace et jai perdu 20 mètres. Ce nest pas grand-chose,
mais quand il faut revenir et que tout le monde est à bloc... Ça ma perturbé
et je lai payé par la suite. Si on veut lutter avec les Français, il
faut faire la différence en montée. Parce quen descente et au changement
de peaux, on ne rivalise pas. Voilà dix ans quils courent en gros skis.
Nous, on a tout à apprendre.» Espoir du ski-alpinisme, dixit son expérimenté
camarade Pierre-Marie Taramarcaz, Laurent Gremaud (26 ans) a une nouvelle
fois joué dans la cour des grands en se classant très bon 8e. Malgré un
changement de peaux inopportun au Grat qui lui a coûté du temps: «Je navais
jamais couru en Coupe dEurope. Jespérais terminer dans les dix premiers.
Il a fallu se battre, mais je suis content.» Moins de réussite, en revanche,
pour François Bussard, un brin déçu de son 11e rang. Le grimpeur dAlbeuve
regrettait d«être dans un mauvais jour». Mention enfin à Dominik Cottier
et à Pascal Mooser (31 ans), de Bellegarde. A linstar de Laurent Gremaud,
ils incarnent la génération montante de la discipline.
Gilles
Liard / 20
février 2001
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