Castel Avenue
De
la variété pour le plaisir
Depuis près de
cinq ans, ils jouent des reprises de Cabrel, Eddy Mitchell ou Creedence
Clearwater Revival. Aujourd'hui, les six musiciens de Castel Avenue sortent
un disque de leur composition, en français dans le texte. «Drôles didées»
pour le plaisir.
Entre rock
façon Dick Rivers et chanson un brin yé-yé,
Castel Avenue voyage dans la nostalgie des années «scoubidou»
«On na
pas de synthé, et on nen veut surtout pas. Nous, cest la guitare.» Demblée,
Ronald Colliard refuse lamalgame avec les groupes qui jouent dans les
bals. Le bassiste de Castel Avenue joue sa musique, pas celle que le public
lui demande en dédicace. Depuis 1995, Anne-Claude Sonnay, Gilles Charmillot,
Louis Grandjean, Guy-Olivier Chevalley, Ronald Colliard et Fabio Spina
écument les bars et les fêtes de village sous le nom de Jolly Jumper.
A raison dune quinzaine de concerts par année, ces fans de country et
de rock reprennent Suzie Q ou Axelle R., Pretty woman ou Texas. Avec le
temps, une soixantaine de reprises forment leur répertoire, étiré sur
quarante ans de culte à la six cordes. En 1998, le groupe veveysan sent
les ailes de la composition lui pousser dans le dos. Dans un premier temps,
cinq morceaux garnissent le panier, tous en français. «Avant, on jouait
surtout du rock des années 1960. Puis rapidement, on a commencé à reprendre
Cabrel et Goldman. Pour nos morceaux, on avait envie de chanter en français»,
raconte Ronald Colliard. Dans le sextet, pas de leader, ni de compositeur
attitré. Chacun amène ses idées et le collectif instrumentalise le tout.
Lidée dun disque germe dans les esprits. Il faudra encore attendre dix-huit
mois et un passage au studio de Jean-Pierre Huser, à Saint-Légier, pour
que les neuf titres soient entièrement finalisés. Et pour bien marquer
leur évolution, ils adoptent le nom Castel Avenue.
Drôles
didées pour le fun
«On a adoré lenregistrement du disque, se souvient Ronald Colliard. Il
nous a permis de gagner en précision et de mettre laccent sur les churs.»
Autodidacte formé à lécole des Roy Orbison et Chuck Berry, le groupe
a sacrifié week-ends et soirées avant tout pour le plaisir. «Nous sommes
des amateurs à 100%. La musique est un hobby, alors autant le faire bien.»
Dinspiration chanson française, Drôles didées ne prétend pas révolutionner
la musique. Mais les neuf compositions reflètent sincèrement leurs affluences,
sans jamais tomber dans la copie. Entre rock façon Dick Rivers et chanson
un brin yé-yé, on voyage dans la nostalgie des années «scoubidou». «On
peut dire que cest de la variété, mais le terme est souvent péjoratif.
En tout cas, ce nest pas du C. Jérôme!» Même sil pense toucher un public
de 25 à 55 ans, ce nest pas pour autant que Castel Avenue est prêt à
toutes les concessions. Pas question de jouer dans lémission Les coups
de cur dAlain Morisod, par exemple. «Ce nest pas le même public. On
ne critique pas, cest même plutôt bien. Mais on ne sidentifie pas à
ce genre de musique, un peu trop kitsch.»
Reprendre
des classiques
Bien quils aient mis laccent sur leurs propres compositions depuis
deux ans, les musiciens veveysans ne comptent pas abandonner pour autant
les reprises qui ont fait leur succès. «Au contraire, nous fignolons de
nouveaux titres. Et pourquoi pas un vieux Dutronc ou un Téléphone?» dit
Louis Grandjean, guitariste et aîné du groupe avec ses 48 ans. Et la nostalgie?
Bien quils écoutent avec passion la musique actuelle, ils préfèrent puiser
dans le réservoir des classiques parfois oubliés. «On adore jouer des
morceaux vieux de dix ans. Nos versions sont plus libres et plus personnelles
que si lon reprend un tube qui tourne à la radio. La comparaison est
trop dure.» Plus mûr, Castel Avenue va reprendre la route de la scène,
lieu magique où les musiciens peuvent dégager leur potentiel en toute
liberté. Histoire de se faire également plaisir en public.
En
concert les 2 et 3 septembre, au Crêt. Disque disponible chez Fréquence
Laser ou à ladresse www.castelavenue@bluemail.ch
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