Motocross
Broc

Quand le chat n’est pas là…

L’idole locale Philippe Dupasquier malheureusement absente, le Soleurois Christian Chanton a dominé le 46e Motocross de Broc, dimanche sur le circuit des Marches épargné par la pluie, malgré un ciel parfois menaçant. En élite 125 cmc, triplé du Schwytzois Michaël Milanovic. Meilleur Gruérien de cette catégorie, Sven Meier, de Montbovon, s’est classé 9e de la journée.


Sven Meier, à chaque fois dans les points cette saison (C. Haymoz)

A quelques gouttes de pluie près, Christian Chanton aurait pu offrir un remake de «Singing in the rain». Heureusement pour le Soleurois, ses acolytes et pour les quelque 2000 spectateurs, le ciel ne laissa échapper que quelques petites larmes. Un choix idoine pour favoriser le spectacle et assurer un repos bien mérité au responsable de l’arrosage de la piste! Au guidon de sa KTM 380 cmc, Christian Chanton (27 ans) assura le spectacle. Ses succès dans la 2e manche, au terme d’un mano a mano palpitant avec Simon Baumann, et en superfinale gommèrent ses balbutiements de la 1re épreuve. Dans la dernière course du week-end, le bras de fer tourna court. Et le spectacle en pâtit quelque peu. Son rival direct Baumann se blessa dans une chute dès le départ. On le releva avec une fracture du tibia. Un abandon brutal qui n’enlève rien aux mérites de Chanton, le très probable futur champion de Suisse élite open. «Mis à part mes problèmes en 1re manche, tout s’est déroulé tip top, explique le pilote de Günsberg. En superfinale, j’ai creusé l’écart très rapidement. Je le voulais afin de pouvoir ensuite contrôler les opérations. La principale difficulté? Garder la concentration lorsqu’on roule seul devant. Le circuit brocois est très technique et très exigeant. Il faut choisir de bonnes trajectoires, surtout à cause des pierres.»

Malgré une crevaison
Après avoir inscrit sept points en championnat du monde 500 cmc l’an dernier, avec une 12e place comme meilleur rang, Christian Chanton, professionnel de la moto, espère «mettre le compteur 2000 en marche» très prochainement. Au côté du Singinois Johnny Lauper (4e de la journée), Patrick Peissard (29 ans) s’est montré le Fribourgeois le plus en vue. Sociétaire du MC Les Rats de Belfaux, le Matranois a pris la 3e place de la superfinale. Un résultat qui le satisfait et qui met un peu de baume à sa déception du matin. Une crevaison de la roue annihila toutes ses chances au cours de la 1re manche, alors qu’il roulait en 6e position: «Mon but était d’entrer trois fois dans les cinq premiers. Le circuit est vraiment très dur, ça tape beaucoup, mais j’ai bien tenu le rythme. J’espère me glisser dans les cinq premiers en championnat de Suisse open élite et gagner, parallèlement, le titre dans la catégorie des 4 temps.»

La constance de Sven
Depuis le début de la saison, Sven Meier (20 ans) avait marqué des points à chacune des neuf manches nationales élite 125 cmc. Dimanche, le pilote de Montbovon roula sur le chemin de cette même constance, malgré quelques ennuis qui lui valurent de rétrograder du 7e au 10e rangs lors des deux manches initiales. Une poisse qui faisait suite à une chute aux essais qui lui contusionna des côtes. Le sociétaire du MC La Gruyère faisait contre mauvaise fortune bon cœur. Qui plus est après sa bonne 5e place en superfinale: «Les quatre premiers de la catégorie roulent en mondial. Ils sont un ton au-dessus des autres. Il m’est impossible de les suivre. Mes objectifs? Primo, ne pas me blesser et, ensuite, terminer le plus souvent possible dans les dix premiers.» Frigoriste de profession, Sven Meier multiplie les heures supplémentaires ces temps. Une contrainte qui l’a obligé à ne rouler qu’une seule fois, la semaine passée, sur le circuit brocois qu’il apprécie tout particulièrement: «Il réunit des montées, des descentes, des sauts. Il exige de la technique, de bonnes trajectoires et une condition physique sans faille. Très complète, cette piste consacre toujours un excellent pilote.» Notons enfin les trois premiers points emmagasinés par Fabrice Donzallaz, de Marsens, en élite 125 cmc. Licencié au MC Combremont, il se qualifia pour la superfinale (qu’il n’a d’ailleurs pas disputée) en se classant 15e et 14e des deux premières manches.

Les 4 temps en concert
Entre un vol d’insecte à la sauce 125 cmc et un bon bruit de motraque teinté aux moteurs 4 temps, le public brocois aura apprécié le contraste. La Coupe YZ 400, décodée cela donne la Coupe Yamaha, permet depuis l’an dernier aux nostalgiques de valser à... quatre temps avec leurs amours d’antan. Dimanche, 32 motards, licenciés d’un jour et pilotes aguerris, ont défié les lois de la gravité à l’ombre de la Chapelle des Marches. Parmi eux, Frédéric Waeber, monteur en pneus de 27 ans, s’est distingué. Le Belfagien du MC La Gruyère a pris les 4e (au terme d’une belle remontée, conséquence d’un départ en demi-teinte) et 2e places. Les deux fois, il a échoué à quelques encablures seulement de l’inaccessible Autrichien Nussbaumer. «En 1re manche, des ennuis d’embrayage m’ont coûté du temps, explique Frédéric Waeber. Dans la seconde course, je roulais à la même vitesse que l’Autrichien. Mais, pour avoir une chance, j’aurais dû partir dans son sillage. Ce qui n’a pas été le cas, puisque je me suis laissé enfermer sur la grille.» En moins d’un tour, le Gruérien d’adoption est passé de la 6e à la 2e place. Ancien pilote en catégorie national open, «Frédy» Waeber se plaît dans cette catégorie: «Les primes sont intéressantes et, à la fin de la saison, le vainqueur touche une Yamaha d’une valeur de 11000 francs.» Parallèlement au motocross, Frédéric Waeber a tâté de l’enduro, au côté du spécialiste local Claude Andrey. Une discipline qui lui plaît, malgré une première expérience «pas toute sèche» à Valdahon.

Sports / 25 juillet 2000

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