BASKETBALL Fribourg Olympic

Une équipe en reconstruction

Avec six départs pour autant d’arrivées, Fribourg Olympic présente un visage new-look et rajeuni. En place pour la quatrième année, l’entraîneur Patrick Koller assure disposer d’un groupe à la marge de progression importante. Mais sera-ce suffisant pour que le club renoue avec son glorieux passé?


Pour les entraîneurs François Wohlhauser (Elfic Fribourg) et Patrick Koller (Fribourg Olympic), disposer de deux équipes de pointe est une richesse pour le basket fribourgeois

 

En quête d’une quelconque consécration depuis plusieurs années, Fribourg Olympic entame une nouvelle saison ce samedi à Meyrin. Le point avec Patrick Koller, à la tête du BFO pour la quatrième saison.
L’effectif. Rarement Fribourg Olympic n’avait subi pareille mue à l’intersaison. Poole, Seydoux, Wegmann (tous à Monthey), Rosnovski (Hérens), Fergerson (Lugano) et Dar-Ziv (?) s’en sont allés, remplacés par Randy Nohr (Aahrus/Danemark), Delmonte Madison (Pecs, Hongrie), Slaven Smiljanic (Boncourt), Stefan Ivanovic (Vitoria/Espagne), Serge Vittoz (Pully) et Matija Petrovic (Starwings). «L’équipe a été considérablement rajeunie. Avec six arrivées, on peut parler de nouveau départ. Il faudra un peu de patience avant de trouver une certaine cohésion.»
Les étrangers. Pour l’heure, Fribourg Olympic n’en a déniché que deux sur les trois autorisés (n.d.l.r.: deux joueurs de n’importe quelle nationalité et un joueur de l’Union européenne élargie, les basketteurs de l’ex-Europe des quinze n’étant plus considérés comme des étrangers). «Si tout va bien, on devrait voir débarquer un troisième mercenaire d’ici la fin de la semaine», relève Patrick Koller. Qui devrait plutôt être un intérieur. «Mais il y a nos désirs, le marché et… nos moyens, qui sont limités.»
Randy Nohr (Canada, 27 ans, 1,84 m). «C’est un vrai meneur de jeu et un leader au niveau mental, un joueur rassembleur qui pense avant tout à l’équipe. Il a aussi des qualités de gagneur. Il a notamment remporté deux titres de champion universitaire canadien et un titre de champion du Danemark, la saison passée.»
Delmonte Madison (Etats-Unis, 31 ans, 1,96 m). «C’est un ailier très complet. Sur un terrain, il est capable de tout faire. Il saute bien, il est vif et spectaculaire. Il est au bénéfice d’une solide expérience en Europe, notamment en Hongrie.»
La préparation. Le travail effectué a dans l’ensemble plu au boss de Sainte-Croix. «Mais la préparation a été perturbée, ou plutôt influencée, par deux aspects, nuance Patrick Koller. D’une part, avec tous les changements intervenus, il a fallu repartir de zéro, créer une philosophie d’équipe et mettre en place les principes de base. D’autre part, les va-et-vient des étrangers ont retardé notre préparation. Il a fallu souvent répéter les mêmes choses.» Durant l’intersaison, pas moins de cinq joueurs à l’essai n’ont finalement pas fait l’affaire.
Les forces. «J’ai vu de bonnes choses durant les matches de préparation. Sur certaines séquences, l’équipe a présenté un basket de qualité. Mais nous sommes encore trop inconstants.»
Les faiblesses. «Sur le plan tactique, il faut asseoir les bases et compléter les schémas. On doit construire quelque chose, mais pour l’instant, on n’en est qu’aux fondations. Le but est que le groupe progresse durant toute la saison.»
Les objectifs. «Au Fribourg Olympic, ce sont les dirigeants qui les fixent (n.d.l.r.: ce qui a été fait lors de l’assemblée générale d’hier soir). Mais, comme il faut regarder vers l’avant, je dirais qu’on veut faire mieux que la saison passée.» Pour rappel, le club de Sainte-Croix a été finaliste du championnat, finaliste de la Coupe de la Ligue et quart de finaliste de la Coupe de Suisse.
Le championnat. «Il y a beaucoup de nouveaux visages et de nombreuses inconnues. Comme la saison passée, le championnat s’annonce très ouvert. La lutte pour les play-off sera serrée.» L’ouverture des frontières aura-t-elle pour conséquence une hausse du niveau? «Difficile à dire. Comme l’accès au marché est plus important, cela risque a priori d’être le cas.»
Le voisin Elfic. «Pour le basket fribourgeois, c’est une bonne chose d’avoir également une formation de pointe au niveau féminin. Le club effectue un excellent travail, qui favorise une certaine émulation pour ce sport de la part de tout le monde. C’est aussi agréable de côtoyer et de pouvoir discuter avec des gens qui partagent la même passion et les mêmes préoccupations que nous.»

Elfic Fribourg

Le titre à moyen terme
Avec onze nouveaux visages, Elfic Fribourg a fait mieux que son voisin Olympic durant l’intersaison. Deux étrangères (la Belge Céline Maclot et la Hongroise Zsuzsa Toth), deux revenantes (Pauline Seydoux et Mayra Barbosa), les arrivées de Corinne Vogel (Sursee) et de Corinne Saudan (Hélios) ainsi que l’intégration de cinq cadettes: pour son retour à la tête du club fribourgeois, François Wohlhauser a pour mission de construire un groupe compétitif, capable de viser le titre dans les deux ou trois prochaines années.
L’effectif. Il allie jeunesse et expérience. «On voulait cet équilibre. On le retrouve d’ailleurs au niveau de nos joueuses étrangères. Avec un tel groupe, le premier aspect intéressant est qu’il possède une grande marge de progression.»
La préparation. «Le travail était là, qualitativement et quantitativement. L’équipe a bien suivi la planification mise en place: quatre semaines d’entraînement individuel axées sur le physique et six autres sur le collectif. Les filles ont fait preuve d’un excellent engagement. Mais comme on est partis de zéro, le chantier est encore ouvert pour que cela se traduise au niveau de la qualité du jeu. Jusqu’au premier match de championnat, l’objectif était totalement collectif, à savoir qu’on se comprenne un minimum sur le terrain. Après, on travaillera les détails pour faire évoluer l’équipe au niveau tactique.»
Les forces. «Le groupe est homogène, les joueuses très polyvalentes. Et si l’on ne dispose pas d’une vraie joueuse intérieure, la taille moyenne de l’équipe est intéressante. Notre rapidité peut nous permettre d’être efficaces à tous les postes.»
Les faiblesses. «On a encore besoin de points de repères. Nos matches de préparation ont été en dents de scie. Il faudra voir comment se dérouleront les deux-trois premières rencontres de championnat. Mais il ne s’agira pas de tout changer en fonction du résultat, surtout pas lorsque l’on a affaire à un groupe en construction.»
Les objectifs. «A partir du moment où l’on souhaitait travailler avec un groupe disposant d’une grande marge de progression, l’objectif premier est de voir l’équipe progresser de mois en mois. Au niveau résultats purs, le club a effectué un pas en avant et s’est donné les moyens de viser le titre dans les deux ou trois prochaines années. Par rapport aux efforts consentis, on se doit de viser les trois-quatre premières places, synonymes de play-off.»
Le championnat. D’une étrangère autorisée, l’élite du basket féminin est passée à deux durant l’intersaison. «J’espère que tous les clubs respecteront le gentleman’s agreement (n.d.l.r.: une étrangère de n’importe quelle nationalité et une joueuse de l’ex-Europe des quinze). Deux étrangères, c’est le mieux qu’on pouvait faire pour ne pas mettre en danger les clubs financièrement.» Et François Wohlhauser de rejeter l’argument selon lequel la deuxième mercenaire va prendre la place d’une joueuse suisse. «Certaines connaissaient des rentes de situation, à savoir qu’elles n’avaient pas de concurrence à leur poste.» Le niveau moyen du championnat n’en sera donc que plus élevé.
Les favoris. «Sur le papier, Martigny apparaît au dessus du lot. Derrière, on sera certainement plus que trois équipes à se battre pour l’accession aux play-off.» Hormis Elfic Fribourg, François Wohlhauser évoque les noms de Bellinzone, Riva, Troistorrents et Pully, qui pourrait créer la surprise.
Le voisin Olympic. «Sportivement, il n’y a pas l’ombre d’une concurrence. Fribourg est une ville de basket où il y a la place pour deux équipes de pointe, qui sont toutes deux attractives. Bien sûr, il faut des comités qui travaillent à mort.»

 

Alain Sansonnens
30 septembre 2004

Une I Editorial I Gruyere I Veveyse/Glâne I Fribourg

Droits de reproduction et de diffusion réservés © La Gruyère 2003 – Usage strictement personnel