Une tête
de mort qui ricane. Et ces mots: «Holocauste cest du bidon».
Pas de signature sur ce tract distribué dans le bassin lémanique,
mais la mention du site internet de lassociation négationniste
«Vérité & Justice», qui a trouvé
refuge aux Etats-Unis (voir ci-dessous). Depuis sa création,
à la fin des années 1990, cette association était
basée à Châtel-St-Denis, où elle avait une
case postale.
En mars 2002, «Vérité & Justice» a été
dissoute par la justice fribourgeoise. Quant à son secrétaire
général, René-Louis Berclaz, il na cessé
doccuper cette même justice depuis 1998, condamné
quil a été, à plusieurs reprises, pour discrimination
raciale, en vertu de larticle 261 bis du Code pénal. Ce
qui ne lavait nullement empêché, en 1998, dêtre
candidat à la préfecture de la Veveyse
Le contrôle des habitants de Châtel-St-Denis confirme que
Berclaz, qui avait élu domicile en 1995-1996 dans le chef-lieu
de la Veveyse, a officiellement quitté la ville le 31 décembre
2003. Pour quelle destination? On lignore. Le dernier bulletin
de Vérité & Justice, le numéro 24 de décembre
2003, qui est publié sur le site internet auquel renvoient les
tracts, ne mentionne, pour toute adresse, quune case postale à
Vevey.
Des tracts antisémites
Distribués dans des boîtes aux lettres à Lausanne
et à Genève, ces tracts à tête de mort ont
choqué les gens. Des plaintes pénales ont été
déposées par la CICAD à Genève la
Coordination intercommunautaire contre lantisémitisme et
la diffamation confirme son secrétaire général
Johanne Gurfinkiel, ainsi que par la LICRA la Ligue internationale
contre le racisme et lantisémitisme.
Johanne Gurfinkiel se félicite, par ailleurs, à la suite
de la publication darticles sur la distribution de ces tracts
dans 24 heures et la Tribune de Genève, le 9 janvier dernier,
que le Parquet de Genève ait décidé de réagir
immédiatement, puisque le procureur Daniel Zappelli a ouvert
doffice une information pénale à lencontre
de lassociation négationniste responsable de ces faits.
Une enquête contre inconnu a été également
confiée au juge dinstruction de Lausanne, faisant suite
à la distribution du tract et à une plainte de la LICRA.
Mandat darrêt
lancé
De son côté, le juge dinstruction fribourgeois Michel
Favre, qui a instruit les infractions pour lesquelles René-Louis
Berclaz a été jugé en 2002 en Veveyse, a dû,
lui aussi, ouvrir une nouvelle procédure pénale, contre
René-Louis Berclaz lui-même, à la suite de la plainte
dune personne à propos du bulletin No 22 de Vérité
& Justice, publication dont Berclaz est toujours le rédacteur
responsable.
Pour purger sa
peine
Et ce nest pas tout. Le Service dexécution des peines
à Fribourg confirme quun mandat darrêt a été
lancé contre René-Louis Berclaz, parce quil ne sest
pas présenté pour lexécution de sa peine
de prison. Le 4 juin dernier, en effet (La Gruyère du 5 juin
2003), le secrétaire de Vérité & Justice a
été condamné par le Tribunal cantonal, dans le
cadre dun recours, à six mois de prison ferme pour discrimination
raciale (confirmant partiellement la sentence quavait prononcée
le Tribunal pénal de la Veveyse en mai 2002), mais peine à
laquelle sest ajoutée la révocation dun sursis
de quatre mois.
«Nous avons reçu le jugement le 28 octobre 2003 et nous
avons convoqué René-Louis Berclaz le 3 novembre, pour
lexécution de sa peine de dix mois de prison en 2004. La
convocation, adressée à Châtel-Saint-Denis, nous
est revenue avec la mention non réclamé. Les
gendarmes ont été envoyés sur place pour notifier
cette convocation à Berclaz en personne. Le 9 décembre,
la gendarmerie nous
a signalé que ce dernier avait quitté son domicile châtelois
en septembre, pour une destination inconnue», dit le responsable
du Service dexécution des peines Josef Jutzet.
Jürgen Graf en Iran?
Rappelons que «Vérité & Jus-tice», à
ses débuts, avait pour président le négationniste
et historien bâlois Juergen Graf. En octobre 2000, plutôt
que de se présenter au pénitencier de Schöngrün
pour y purger sa peine, Jürgen Graf a pris la fuite. Selon certaines
sources, il résiderait en Iran, à Téhéran,
depuis novembre 2000. Quant au vice-président de la défunte
association «Vérité & Justice», le Vaudois
Philippe Brennenstuhl, qui avait été condamné en
juin dernier, en même temps que Berclaz, à une peine de
prison, «il continue de faire recours», selon notre confrère
24 heures. Mais depuis «plus de six mois», il naurait
«plus aucun contact» avec René-Louis Berclaz.
Une
I Editorial I Gruyère
I Fribourg I Sports
Droits
de reproduction et de diffusion réservés © La Gruyère
2003 Usage strictement personnel