BASKETBALL Fribourg Olympic - Elfic Fribourg

Remodelés mais ambitieux

Favori d’une finale perdue face à Boncourt la saison dernière, Fribourg Olympic entend, malgré un effectif renouvelé, accrocher une nouvelle place de finaliste. En LNA féminine, le basket fribourgeois sera désormais représenté par Elfic Fribourg, né de la fusion entre City Fribourg et la section féminine d’ASB Villars.


Patrick Koller: «Je reste partisan d’une défense agressive qui nous permette d’être percutants en contres»

«Cette saison, il faudra être dans le coup dès la reprise. Pas question d’arriver gentiment en forme pour le mois de février.» A l’image de Fribourg Olympic et de son entraîneur Patrick Koller, les protagonistes du championnat de LNA masculine se disputeront dès ce week-end avec acharnement les premiers rebonds de l’exercice 2003-2004. La raison? La mise sur pied d’une nouvelle compétition par la Ligue suisse de basket, la Coupe de la ligue. A laquelle prendront part les huit premiers du championnat à l’issue du 1er tour.
Pour le reste, pas de révolution de palais dans un championnat regroupant douze équipes qui s’affronteront en match aller et retour. Du côté de Sainte-Croix et du Fribourg Olympic en revanche, l’heure est à la reconstruction. Le point avec Patrick Koller (31 ans), qui, cette saison, se concentrera uniquement sur sa fonction d’entraîneur.
L’arrêt de la compétition: «Le rôle d’entraîneur-joueur est très lourd. Ce n’est pas une situation vivable à moyen terme. Lorsque j’ai accepté ce rôle il y a deux ans, j’étais conscient que je mettais en sourdine ma carrière de joueur. Après douze saisons – dix à Fribourg et deux à Lugano – disons que la plus grande partie de ma carrière se trouve derrière moi. Un choix définitif? En tout cas pour cette saison, car il ne faut jamais dire jamais…»
Objectifs: «En championnat, nous visons une des trois premières places au terme de la saison régulière. Ensuite, une place en finale! Pour la Coupe de la ligue et la Coupe de Suisse, nous n’avons pas fixé d’objectif précis, car les résultats sont toujours assez aléatoires. Pour ce qui est de la Fiba Cup – Coupe d’Europe – nous serons opposés, dans un groupe de trois formations, à Weissenfels (Allemagne) et Debreceni (Hongrie). Les deux premiers de la poule accéderont aux quarts de finale, c’est notre objectif.»
L’effectif: «L’équipe a connu beaucoup de changements. Avec les départs de Jaquier, Borter et de moi-même, c’est pratiquement le cinq de base qu’il faut reconstruire. Il faudra se montrer un peu patient pour trouver un bon amalgame. Nous sommes encore à la recherche de certains automatismes.»
Les trois nouveaux étrangers: «Dave Fergerson (Etats-Unis, 187 cm) s’impose comme un meneur de jeu très complet et très rapide, qui possède un bon shoot. C’est un joueur qui a des points dans les mains. Slava Rosnovski (Kazakhstan, 200 cm) est un élément très polyvalent, qui dispose d’un bon shoot à l’extérieur et d’une bonne vitesse de pénétration. Eric Poole (Etats-Unis, 205 cm), joueur d’intérieur très mobile, nous apporte, quant à lui, un grand plus dans la raquette.»
Le jeu: «Nous n’allons pas foncièrement changer notre façon de jouer. Mais cette saison, je vais davantage insister sur la vitesse que par le passé. Pour le reste, je suis toujours partisan d’une défense agressive et d’un jeu rapide, qui nous permettent d’être percutants en contres. C’est un jeu qui plaît généralement au public, j’ai l’équipe pour l’appliquer.»
Points forts: «Je dispose d’un très bon groupe qui a une grande marge de progression. Il y règne un très bon état d’esprit et j’ai l’impression que chacun en veut. Dans le jeu, les joueurs sont assez complémentaires et sont à créditer d’une bonne rapidité.»
Points à améliorer: «En matches de préparation, nous avons été bons durant des mi-temps ou des quart-temps, mais nous n’avons jamais encore livré un match plein. Nous devrons trouver davantage de constance. De plus, il faudra se montrer plus rigoureux en défense.»
Favoris: «Boncourt, Monthey et Genève devraient pouvoir viser le haut du tableau. Quant à Riviera et Lausanne-Morges, leurs entames de championnat risquent de conditionner la suite de leur saison. Si ces équipes connaissent un bon départ, elles pourront jouer les premiers rôles. Par contre, je doute qu’elles aient les ressources pour retourner un championnat mal emmanché.»

Les elfes débarquent à Fribourg

Mêler le monde magique des elfes à celui du basket, drôle d’idée qu’ont eue les dirigeants du club né de la fusion entre City Fribourg et la section féminine d’ASB Villars, en mars dernier. Et pourtant, la métaphore se tient. La mythologie scandinave décrit les elfes comme des êtres élancés, à l’allure gracieuse et très agiles. Bref, conjugué au féminin, l’elfe symbolise la basketteuse dans l’idéal.
Sur les parquets de Ligue nationale, Elfic Fribourg sera néanmoins représenté par un contingent humain avec ses forces et ses faiblesses. «Il y règne un très bon esprit d’équipe, assure l’Américaine Christina Batastini, entraîneure-joueuse. L’équipe est formée de jeunes joueuses, très énergiques. Leur vitesse et leur forme physique constitueront un sérieux atout. L’unique point faible du groupe réside en son manque d’expérience. De plus, cette nouvelle équipe – seules deux filles de City sont restées – n’a pas encore l’habitude de jouer ensemble.»

Un basket éprouvant
Des elfes, on raconte également qu’ils sont immunisés contre toutes les maladies. Même au syndrome de la défaite? «Je n’ose pas prétendre que nous serons invincibles», note Batastini, 25 ans, qui, pour la petite histoire, a évolué en Norvège et en Suède. «Tout ce que j’espère c’est que, dans ce contexte de pouvoirs magiques, nous nous envolions cette saison! Plus concrètement, nos objectifs consistent à rester dans les quatre premiers durant les deux premiers tours, ce qui nous qualifierait pour la Coupe de la ligue. A la fin du championnat, nous aimerions figurer dans les six et, pourquoi pas, accrocher une place dans les quatre. En Coupe de Suisse enfin, nous viserons un ticket pour les demi-finales.»
Ambitieux, les dirigeants d’Elfic ont même élaboré un slogan – Elfic Fribourg, une touche de magie dans le sport – pour assurer la promotion de leur projet. Mais quel produit Christina Batastini s’engage-t-elle à développer? «Je vais d’abord mettre l’accent sur la défense. Je prône un jeu agressif et rapide qui nous donne des opportunités en situations de contre-attaque. Ce basket est exigeant et pour l’appliquer durant quarante minutes, j’aurai besoin pour chaque partie de dix filles sur la feuille de match.»
Sur le terrain, l’Américaine, seule étrangère de l’équipe, se dit polyvalente. «Je jouais comme distributrice la saison dernière à Martigny. A Elfic, ce rôle et celui de capitaine [n.d.l.r.: remis en jeu après le retrait de Pauline Seydoux] seront confiés à Mélanie Delessert, en provenance de Pully. Très forte physiquement et mentalement, elle s’est vite imposée comme leader de l’équipe. Pour ma part, je vais évoluer comme ailière, même si je suis prête à assumer tous les postes.»

«Surprise!»
Le groupe a repris le chemin des entraînements le 4 août déjà, à un rythme de cinq séances hebdomadaires. Mais, paradoxalement, seules trois rencontres amicales ont été disputées. «Neuf mois de compétition nous attendent, rien ne sert de se griller pendant les matches amicaux, expose l’entraîneure. De plus, je n’avais pas envie de disputer un match contre un adversaire de LNA pour laisser la surprise quant à notre potentiel.»
D’ailleurs, ne dit-on pas que les elfes paraissent faibles physiquement, mais qu’en réalité ils cachent une grande force?



Thibaud Guisan
18 septembre 2003

Une I Editorial I Gruyere I Veveyse/Glâne I Fribourg

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