FRIBOURG Maternité de l’ex-clinique Sainte-Anne

Elle pousse son dernier cri

Atout de la clinique Sainte-Anne il y a peu, la maternité sise à Pérolles ferme ses portes. Son propriétaire, le groupe lémanique Genolier, anticipe ainsi la planification hospitalière dont les résultats sont attendus à la fin de l’année. L’autre site de la Clinique générale, Garcia, va aussi être mis en veilleuse dès avril. Peut-être définitivement.


Jean-Marc Zumwald et Antoine Hubert, en 2005, lors du rachat
des deux cliniques fribourgeoises par Genolier

 

Lors du rachat en 2005 par le groupe lémanique Genolier des cliniques fribourgeoises de Garcia et de Sainte-Anne, désormais réunies sous le nom de Clinique générale, de mauvaises langues prédisaient la fermeture à terme de la maternité. Moins de deux ans plus tard, le prédiction est devenue réalité avec l’admission ces jours des toutes dernières parturientes.
C’est du reste ce qui est déjà arrivé dans l’une des cliniques du groupe, Montchoisi, à Lausanne. Pour Fribourg, le groupe Genolier, devenu dans l’intervalle Agen Holding SA, s’est toujours défendu d’avoir ce dessein.

Naissances en chute libre
Toujours est-il que cette nouvelle a été rendue publique hier à «contre cœur» par le président du directoire de Genolier swiss medical network, Antoine Hubert, et du tout frais administrateur du groupe Agen, Raymond Loretan, ancien diplomate suisse à Singapour et à New York. Motif invoqué: une masse critique insuffisante pour pouvoir assurer la sécurité des patientes et la qualité des soins.
Les accouchements, fleuron de Sainte-Anne il y a peu de temps encore, ont fondu de 600 environ par an à un peu plus de 330. Cette année, 34 nouveau-nés ont pointé leur frimousse à Pérolles – projection sur l’année: 160 – alors qu’ils sont cinq fois plus nombreux à avoir vu le jour chez le concurrent Daler! Mais comment en est-on arrivé là? Le départ de gynécologues et avec eux de certaines patientes constitue un facteur explicatif. Autre raison possible: le transfert de toutes les activités à Garcia ces dix derniers mois – laps de temps nécessaire aux travaux entrepris sur le site de Sainte-Anne – a contribué à l’érosion.
Aucun licenciement ne sera nécessaire, rassure toutefois An-toine Hubert: «Les huit collaborateurs concernés seront replacés au sein même de l’établissement.» A ses côtés, le docteur Xavier Clément, anesthésiste, ajoute que la décision a eu lieu en concertation avec le collège des médecins.
Un choix opéré aussi après discussion avec l’autre clinique privée de Fribourg, l’Hôpital Daler. Lequel a la capacité suffisante et tout le personnel nécessaire pour gérer les besoins dans ce domaine, l’Hôpital cantonal pouvant offrir une aide d’appoint en cas d’affluence extraordinaire. Raymond Loretan: «Nous avons en quelque sorte anticipé la planification hospitalière dont nous attendons les résultats d’ici la fin de l’année.» La Direction de la santé en a été tenue informée.

Rénovation lourde
Après sa temporaire mise en veilleuse depuis mai 2006, Sainte-Anne rouvre maintenant ses portes. Le bloc opératoire et ses quatre salles ont été entièrement modernisés pour un investissement de 6 millions de francs. Le résultat est à la pointe du progrès européen, répète-t-on du côté de Genolier. La plupart des appareillages, munis de bras articulés, ne reposent plus sur le sol! Le 3e étage du bâtiment a également repris des couleurs: ses 13 chambres privées et mi-privées, où le multimédia fait son apparition, n’ont désormais plus rien à envier à des chambres d’hôtel de standing.
Reste une incertitude sur le sort réservé à l’autre site de la Clinique générale. Avec le déménagement de toute l’activité à Sainte-Anne, au début avril, que va-t-il advenir du pavillon Garcia? Son avenir est à l’étude dans l’attente des résultats de la planification. L’une des pistes, commente Antoine Hubert, consiste à établir une séparation claire entre Sainte-Anne, où seraient pratiqués les soins aigus, et Garcia, qui deviendrait un centre de réhabilitation. D’autres affectations sanitaires sont possibles, comme la transformation en home ou encore des activités paramédicales. Le groupe semble autant, si ce n’est plus, intéressé par une affection non sanitaire. Raymond Loretan se dit ouvert aux suggestions des autorités…
Côté management, les choses bougent aussi. Directeur de la Clinique générale, Jean-Marc Zumwald rejoindra en juin la direction générale du Genolier, à Signy (VD), comme directeur des relations avec les assureurs. «Une opportunité dans un groupe coté en bourse qui ne se refuse pas après huit ans à Sainte-Anne», déclare le Fribourgeois. Ancien directeur-adjoint de Daler, Pietro Fabrizio prendra sa succession à mi-juin. A-t-il été débauché? Non, rétorque-t-on en démontrant l’intérêt de cet ancien numéro 2 de devenir numéro 1.

Franchir la Sarine
En plus de la Clinique générale à Fribourg, Genolier swiss medical network regroupe les cliniques vaudoises de Genolier, Montchoisi et Valmont. Ces établissements occupent près de 800 personnes et 400 médecins indépendants y sont accrédités.
Le groupe a été racheté en novembre par AGEN Holding (ex-Agefi Groupe) pour une centaine de millions de francs. Ce groupe compte poursuivre son expansion, en particulier outre-Sarine, et être à la tête d’une vingtaine de cliniques en Suisse d’ici 2010. Il est d’ailleurs sur les rangs en vue de la reprise du groupe Hirslanden (13 cliniques, dont deux à Lausanne), mis en vente depuis peu.

Portes ouvertes ce samedi, de 10 h à 17 h

 


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