Drôle
de retour aux sources pour Jean-Baptiste Magnin. Né en 1964 à
lHôpital des Bourgeois, quand celui-ci disposait encore
dune maternité, il y travaille aujourdhui. Cest
que la Bibliothèque de la ville de Fribourg, dont il est le dynamique
responsable depuis une année, est logée dans ce bâtiment
historique. Un cadre harmonieux, une oasis de tranquillité en
plein centre-ville.
Bullois dadoption depuis bientôt dix ans, Jean-Baptiste
Magnin a commencé sa carrière à Bulle. Dans le
chef-lieu gruérien entre 1996 et lan dernier, il a assumé
la responsabilité de la Bibliothèque publique, sise au
Musée gruérien. Cest sous son ère, et sous
la houlette du conservateur Denis Buchs, que linstitution a pris
un essor durable: informatisation du catalogue en 2000, intégration
dans le réseau romand, agrandissement des locaux en 2002, avec
pour corollaire la naissance dune «vraie salle de lecture»
et dune bibliothèque scolaire (visites de classes, animations).
Agrandissement
prévu
Elargir de la sorte la palette des livres proposés aux juniors?
Jean-Baptiste Magnin y songe aussi dans la capitale cantonale, dans
lidée dattirer enseignants et élèves
de la ville et des environs. Mais cela nécessiterait des moyens,
notamment en personnel pour étoffer léquipe «motivée
et compétente» de quatre personnes (trois plein-temps).
Autre projet: dynamiser le programme dexpositions et danimations
(films, conférences). «Jai eu la chance dobserver,
et parfois de participer, au montage dexpositions au Musée
gruérien. Ça mest utile aujourdhui.»
A lhorizon pointe en outre la perspective dagrandir la bibliothèque,
ce qui passerait par un déménagement. La piste des locaux
vides du Musée Gutenberg, à la place Notre-Dame, a été
un temps poursuivie jusquà lannonce du prochain retour
à la vie du Musée suisse des arts graphiques. Léventuel
déménagement dans un autre site serait du reste loccasion
de fusionner les deux bibliothèques française (communale)
et allemande (fondation privée), qui sont voisines de palier
Nettoyage
de printemps
Reste que depuis son arrivée à lHôpital
des Bourgeois, le 1er octobre dernier, le bibliothécaire a déjà
marqué la maison de son empreinte: tri du libre accès
à la faveur dun grand nettoyage de printemps et amélioration
de la circulation dans cet espace de 300 m2. Le nouveau responsable,
qui a succédé à Claude Rittiner, parti à
la retraite, a aussi remis au goût du jour les conditions de prêt
inchangées depuis longtemps (La Gruyère du 20 août).
Lun des objectifs étant de faire revenir les lecteurs domiciliés
hors de la capitale.
Cest indéniable: lendroit a gagné en convivialité.
«On doit avoir du plaisir à venir, résume le responsable.
Un tel lieu, ce nest pas seulement des étagères
pleines de livres.» Les bibliothèques publiques plus encore
que les autres, note celui qui a suivi sa formation, de 1991 à
1996, au Centre de documentation pédagogique fribourgeois (à
disposition des enseignants à la rue de Morat).
Dans le canton, hormis la Bibliothèque cantonale et universitaire,
seules les communes de Bulle et de Fribourg disposent de structures
professionnelles. Des bibliothèques de grandeur comparable pour
le prêt (plus de 100000 par an à Bulle contre 60000 à
Fribourg), les horaires (31 heures par semaine contre 28 h) et les ouvrages
en libre accès (45000 des deux côtés). La principale
différence? Fribourg disposant dun service darchives
communales, Jean-Baptiste Magnin, au contraire de ses homologues gruériens,
na pas à se soucier de la conservation du patrimoine. En
comparaison, une bibliothèque régionale comme celle du
Gibloux, à Farvagny, ouvre durant sept heures hebdomadaires avec
14500 livres mis à disposition.
Membre du comité de lassociation faîtière
cantonale, qui vient de fêter ses dix ans, Jean-Baptiste Magnin
«souhaite intensifier le réseau de collaboration entre
les bibliothèques publiques et scolaires du canton afin que les
petites et leur personnel obtiennent davantage de reconnaissance et
de moyens de la part des pouvoirs publics».
Trouver
le bon livre
Grandes ou petites, le but reste le même: «Que chacun
trouve le bon livre, celui qui lui convient. Comme on les oriente, les
gens repartent souvent avec un autre bouquin que celui quils venaient
chercher
» Pour être à jour, le bibliothécaire
«parcourt» des montagnes de livres plus quil ne les
lit, par exemple dans le bus entre Bulle et Fribourg. «Cest
encore là que je bouquine le plus, en ce moment.»
Sil snobe les best-sellers de Dan Brown (Da Vinci Code, entre
autres), le spécialiste ne se lasse pas de luvre
de Marguerite Yourcenar. «Cest lamour littéraire
de ma vie», rigole cet ex-concubin de longue date, jeune marié
depuis juin. La preuve que les changements de cap, une fois passé
les 40 ans, ne sont pas quun mythe.
Des
visages à laffiche
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Jusquau
22 septembre, la photographie a droit de cité dans lespace
exposition de la Bibliothèque de la ville de Fribourg.
Sous le titre Visages dune lutte pour la reconnaissance
sont affichés des portraits des représentants
autochtones auprès des Nations Unies. Des portraits que
signe le photographe Patrik Fuchs, installé à
Zurich. Cette expo est luvre de la section romande
de la Société pour les peuples menacés,
avec le soutien dIncomindios Suisse. Rappelons que la
1re Décennie internationale des peuples autochtones à
lONU, achevée en 2004, ambitionnait de promouvoir
la coopération internationale pour la solution des problèmes
de ces peuples (droits de lhomme, éducation, santé
).
Fribourg,
rue de lHôpital 2. Jeudi 1er septembre: vernissage
à 18 h, film sur les peuples indigènesà
19 h 30, conférence de lanthropologue Jeremy Narby
à 20 h 30
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