GRUYÈRE Armoiries de Bulle-La Tour

Sans la tour, avec la Trême

Les armoiries de la future commune née d’une éventuelle fusion entre Bulle et La Tour-de-Trême sont en phase de finition. Ornées du taureau bullois, elles ne comporteront pas de tour, pour des raisons tant héraldiques que graphiques. Mais la localité touraine sera symbolisée par la Trême.


Des deux armoiries actuelles, le taureau a pu être conservé, mais pas la tour, remplacée par une onde symbolisant la Trême

«Coupé d’argent au taureau passant de gueules, et de gueules à la fasce ondée d’argent»: tel est le blasonnement des armoiries de la commune qui naîtra peut-être de la fusion de Bulle et La Tour-de-Trême. Actuellement en phase de finition pour leur version graphique dans les bureaux de l’entreprise de communication Crausaz & Partenaires SA, à Granges-Paccot, ces nouvelles armoiries ont fait l’objet d’un long processus de réflexion impliquant divers partenaires, dont la Société fribourgeoise d’héraldique (SFH).
Disons-le d’emblée: si le rouge taureau de Bulle a été conservé, la blanche tour de sa voisine a dû être abandonnée. La Tour-de-Trême sera représentée par une onde (c’est-à-dire un trait ondulé) symbolisant la Trême, placée dans la partie inférieure des armoiries. «Pour de nouvelles armoiries consécutives à une fusion, nous sommes toujours très attentifs à l’attachement identitaire de chaque communauté pour ses propres armoiries», prévient Pierre Zwick, vice-président de la SFH. «Dans le cas présent, nous avons longuement essayé de conserver et le taureau et la tour. Mais nous étions confrontés à des problèmes d’échelle: soit le taureau était à la bonne échelle, mais minuscule, soit il conservait une taille raisonnable sur les armoiries, mais il était alors disproportionné par rapport à la tour. La nature respectivement horizontale et verticale des deux symboles perturbait en outre la nécessaire harmonie d’une composition héraldique.»
La SFH a dès lors suggéré au groupe de travail intercommunal ad hoc, présidé par Jean-Paul Oberson, que La Tour abandonne son symbole au profit d’un autre: la Trême. Une solution qui a recueilli l’approbation des deux communes, confirmaient, il y a quelques jours, les syndics Yves Menoud et Jean-Paul Glasson. «En héraldique, il arrive assez souvent qu’on symbolise un cours d’eau par une onde. Dans le cas qui nous occupe, cela était bien plus satisfaisant du point de vue de la composition», estime Pierre Zwick, en signalant que cette solution sera plus adaptable à l’avenir en cas de nouvelle fusion. «A simple titre d’exemple, on peut imaginer que l’intégration de la commune de Morlon pourrait être symbolisée par une deuxième onde.»

Peaufinage graphique
Pour les couleurs, pas de problème: les deux communes affichent du rouge (gueules, en vocabulaire héraldique) et du blanc (argent). Restait donc à élaborer un taureau: «La commission souhaitait respecter la race bovine élevée en Gruyère. Mais la première mouture faisait un petit peu trop “enseigne de boucherie”, alors que l’héraldique privilégie idéalement des figures stylisées», commente Pierre Zwick. Ce taureau fait notamment l’objet du peaufinage graphique actuellement en cours.
«Mais c’est le blasonnement, c’est-à-dire la description écrite des armoiries, qui fait foi, et non le dessin», précise encore l’héraldiste.

Sérénité retrouvée

La convention de fusion, qui comprendra les nouvelles armoiries, est actuellement entre les mains du Conseil d’Etat pour approbation. Avalisé par les deux conseils communaux à la fin janvier, le projet a déjà fait l’objet des préavis positifs de la préfecture et du Service des communes. Ne reste donc que le feu vert du Gouvernement. «Les conseillers généraux des deux communes recevront, à la fin mars, la convention accompagnée d’un message explicatif. Ils tiendront séance le 26 avril pour se prononcer sur la convention de fusion», ont communiqué hier les deux exécutifs, expliquant que «la convention de fusion [devait] prioritairement être remise aux membres des organes législatifs» avant de faire l’objet d’une présentation à la presse.


Didier Page
19 février 2004

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