FOOTBALL
2e LIGUE INTER
Châtel -
Bümpliz 4-3 (2-2)
A
jouer par intermittence
Châtel a
failli se brûler les doigts. Sans un sursaut dorgueil dans
les trois dernières minutes, les Veveysans seraient rentrés
bredouilles, samedi, face à Bümpliz. Un adversaire appliqué,
discipliné et solide qui a mis à nu leurs carences, défensives
tout spécialement. Lessentiel est néanmoins sauf.
Santos
inscrit le 2e but pour Châtel. Attention, les Veveysans ne pourront
pas toujours marquer quatre buts
(C. Dutoit)
Après deux
remis mortifiants hors de ses bases, Châtel entendait cueillir son
premier succès de lannée face à Bümpliz.
Histoire de jouer placé avant daffronter deux de ses concurrents
directs pour lascension: Stade Payerne et Martigny. Les statistiques
retiendront que le contrat a été dûment rempli. En
revanche, elles occulteront les moult difficultés rencontrées
par les Veveysans. Notamment lincertitude de leur organisation défensive
dans le placement et la relance; en particulier, les atermoiements de
la charnière centrale Chaperon-Piguet bien peu à son affaire
lautre jour. Et un jeu dont la fluidité sest singulièrement
étiolée en 2e période, à force de senferrer
dans laxe. Cependant, tout ne fut pas négatif dans les rangs
châtelois, samedi dernier. Sans quoi, lapalissade, les trois points
ne seraient pas tombés dans leur escarcelle. Cueillie à
froid dès la 6e minute sur un renvoi hasardeux de la charnière
centrale dans laxe repris, avec les remerciements dusage,
par P. Hasler, la troupe de Gilles Aubonney remit aussitôt louvrage
sur le métier. Elle avait compris que son salut passerait via un
jeu aéré sur les côtés, pondéré
de passes courtes et précises plutôt que par de longs ballons
qui faisaient le bonheur de la défense athlétique des Bernois.
En lespace de trois minutes (17e et 20e), linspiré
Laurent Dousse offrit deux services précis à ses compagnons
brésiliens, Junior Bakengela, puis Santos, pour autant de réussites.
Il ne leur faudra pas davantage de temps en fin de partie pour réussir
un nouveau renversement de situation, décisif celui-là.
Audace payante
Avec ce 2-1, Châtel sévitait ainsi une de ces longues
courses-poursuites, dont on sait combien elles peuvent être aléatoires
face à une équipe bien groupée en défense
et habile en contre; les Alémaniques sont friands de telles spécialités.
Bref, le plus difficile semblait fait. Las! Cétait compter
sans une montée intempestive du stopper Piguet. Débarrassé
de son cerbère, Rizvanay éclipsa la sortie de Grand dun
lob aussi habile que précis: 2-2 à lapproche de la
demi-heure.
A lentrée du dernier quart dheure, le 3-2 signé
Unlü sembla sonner le glas des espoirs veveysans. Tant ils peinaient
à aligner deux passes consécutivement. Gilles Aubonney modifia
alors ses batteries: son 4-4-2 initial se déploya en un 3-5-2,
qui se mua presque aussitôt en 3-4-3. La subtilité de la
paire Junior-Santos doublée de lopportunisme de Dousse et
Henny fit le reste. En 180 secondes, le tableau daffichage troqua
le 2-3 contre un 4-3.
A lheure de lanalyse, Gilles Aubonney mettait en exergue labnégation
de sa troupe et le zeste de chance qui la accompagnée. Peut-être
avait-il encore en tête léchappée solitaire
du Bernois R. Hasler manquée de justesse, à la 84e, sur
la marque de 2-3? A 2-4, la messe eût été dite: «Sil
ny a pas eu la manière, il y a eu la volonté, remarque
le mentor veveysan. La chance aussi, mais on la provoquée,
notamment par notre choix tactique. Même après le 3-3. Nous
ne voulions pas nous contenter dun seul point. Reste que, malgré
quelques bons matches amicaux, nous navons toujours pas retrouvé
notre jeu de lautomne dernier. Maintenant, si nous voulons rester
en course, nous devrons bien négocier les deux prochaines échéances
à Payerne et face à Martigny. Elles pourraient savérer
décisives
si nous les perdons. Face à de tels adversaires,
il est sûr que nous devrons faire preuve de davantage dintransigeance
défensive.»
Aussi vrai que Châtel ne pourra pas à chaque fois inscrire
quatre buts pour lemporter.
Gilles
Liard / 16
avril 2002
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