HOCKEY SUR GLACE
Fribourg Gottéron
L’âme des guerriers

Après un championnat en demi-teinte l’année dernière, Fribourg Gottéron est prêt pour une nouvelle saison. Un contingent de qualité mais peu étoffé, deux nouveaux gardiens, un troisième Québecois, et des jeunes qui devraient prendre de l’importance. Ajouté à cela de la constance, un peu de chance pour éviter les blessures, et le club phare de Suisse Romande a les moyens de réussir une belle saison.


Fribourg Gottéron version 2001/2002: une volonté farouche de lutter avec les meilleurs (N. Repond)

Mardi après-midi à la patinoire de Saint-Léonard: dans le bureau des entraîneurs, Guy Lamontagne visionne des matches sur cassettes vidéo. A côté de lui, Serge Pelletier joue les standardistes en répondant à d’innombrables coups de téléphone. Face aux grands miroirs des vestiaires, les joueurs essaient leur nouveaux casques de protection. De son côté, le masseur range plusieurs jeux de cartes flambants neufs dans un sac. Il faudra bien s’occuper lors des nombreuses heures passées à sillonner les routes. Car demain vendredi, le championnat de hockey sur glace reprend ses droits. Point de la situation avec Serge Pelletier, entraîneur de Fribourg Gottéron.

– Serge Pelletier, comment s’est déroulée la préparation?
J’en suis assez satisfait. Elle s’est terminée dimanche avec le tournoi de Lugano. Nous avons alterné les bons et les moins bons résultats. Mais nos trois dernières victoires donnent tout de même une indication sur le niveau moral de l’équipe. Elles nous permettent d’attendre plus sereinement le début du championnat.

– Quel style de jeu va présenter Fribourg Gottéron?
Le plus simple possible, pour permettre aux joueurs d’acquérir des automatismes. Je pense avoir plus d’alternatives dans les choix tactiques que par le passé. Nous serons moins prévisibles.

– N’êtes-vous pas limité dans le secteur défensif?
La perte de Goran Bezina sera difficile à combler. Mais Mike Gaul va aider à stabiliser notre défense. Je compte aussi sur les jeunes et leur volonté de s’affirmer. Raphaël Berger et Lukas Gerber ont effectué de bons matches amicaux. Ils auront la possibilité de jouer. A eux de saisir leur chance. Les rencontres disputées jusqu’à maintenant me confortent dans l’idée que nous sommes solides dans ce secteur.

– Vous avez deux nouveaux gardiens, Matthias Lauber et Gianluca Mona. La hiérarchie entre eux est-elle déjà établie?
Non, car pour l’instant, chacun d’eux a joué à tour de rôle. Nous devons encore décider qui débutera demain. Mais le championnat est tellement intense qu’une équipe se doit d’avoir deux bons gardiens. Tant Lauber que Mona ont réalisé de bonnes performances durant les matches amicaux. Ils sont prêts à se battre pour leur place.

– Le secteur offensif s’est passablement renforcé avec l’arrivée de Thibaut Monnet, Gilbet Flüeler et Patrick Howald.
C’est vrai qu’ils apportent beaucoup à l’équipe. Nous avons pu constater ce week-end que notre attaque est rapide et vivace. C’est l’un de nos points forts.

– Vous en avez d’autres?
Nous avons peu de changements dans le groupe par rapport à la saison dernière, où il y avait douze arrivées et deux nouveaux entraîneurs. La continuité et la stabilité des performances sont très importantes.

– L’objectif du club est un 5e ou 6e rang après la saison régulière, et une participation aux demi-finales des play-off. Cela vous paraît-il réaliste?
Bien sûr! Nous voulons nous rapprocher des meilleures équipes et donc passer un stade supplémentaire en play-off. Il sera important de bien figurer après les tours préliminaires pour tirer une équipe à notre portée en quarts de finale.

– Qui voyez-vous comme favoris pour le titre?
Lugano et Zurich, inévitablement. Ils ont tellement de moyens qu’ils peuvent s’offrir un contingent très étoffé avec cinq blocs. On peut dire qu’ils ont une sacrée police d’assurance en cas de blessures… Pour les autres, le championnat sera très serré. Toutes les équipes se sont renforcées.

– Fribourg Gottéron, dans l’immédiat, n’a pas les moyens financiers de lutter avec les grosses cylindrées du championnat. Sur quoi doit se baser votre équipe pour faire jeu égal avec elles?
Nous ne devrons jamais baisser les bras, faire passer le succès du groupe avant tout le reste, et travailler plus fort que les autres. Ces trois modes de conduite représentent notre seule chance de réaliser un bon championnat.

– Vous attendez la reprise du championnat avec impatience ou appréhension?
De l’impatience! La préparation a assez duré, il est temps de passer aux choses sérieuses! Tout athlète attrape des fourmis dans les jambes lorsque le championnat commence.

– Que redoutez-vous le plus?
Sans conteste les blessures. Nous avons une très bonne équipe… si elle est en bonne santé. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre un ou deux joueurs expérimentés.

– La devise du club est «hockey passion». Quelle est la vôtre?
Je veux des gars présents pour «compétitionner», pas seulement pour jouer. Je suis très exigeant sur l’effort, et je ne supporte pas les demi-mesures. Mes joueurs doivent avoir un esprit de guerriers!

Propos recueillis Karine Allemann / 6 septembre 2001

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