Marguerite Bays

La chapelle bénie à Siviriez

Grandes orgues, fanfare, chœur mixte, fidèles par centaines… Siviriez a vécu un moment de piété intense, dimanche matin. La chapelle, rénovée, contenant les reliques de Marguerite Bays dans une nouvelle châsse, a reçu la bénédiction de Mgr Pierre Bürcher.


Œuvre contemporaine, le reliquaire est signé
Jean-Jacques Hofstetter et Pascal Jonin
(C. Haymoz)

Un millier de personnes ont suivi la cérémonie au cours de laquelle la chapelle dédiée à Marguerite Bays a été bénie, dimanche en l’église de Siviriez. Dédiée à la «Bienheureuse» Marguerite Bays, doit-on dire depuis le 29 octobre 1995, date de sa béatification par le pape Jean Paul II. Des fidèles, Mgr Pierre Mamie et Mgr Amédée Grab avaient alors souhaité qu’on mette mieux en évidence les restes de la couturière née à La Pierraz en 1815. C’est chose faite depuis dimanche: une lente procession a conduit ses reliques dans la chapelle St-Joseph, annexe à l’église de Siviriez, rebaptisée chapelle des reliques de la Bienheureuse Marguerite Bays. S’en est suivie la messe célébrée en grande pompe par Mgr Pierre Bürcher, évêque auxiliaire. La cérémonie achevée, des dizaines de personnes sont venues humblement se recueillir dans la chapelle, brûler des lumignons ou observer les résultats de la restauration. Déposé au cœur de la chapelle, sous l’éclairage zénithal, là où tout converge, le reliquaire en noyer et prunier a été réalisé par l’ébéniste Pascal Jonin, de Neyruz. L’objet pieux est recouvert par endroits d’une couche d’argent finement sculptée par Jean-Jacques Hofstetter, de Villars-sur-Glâne. L’artiste est l’auteur de la conception globale de la chapelle de poche (quatre mètres sur quatre) ayant emprunté son bleu vif à l’architecte Dumas. Résultat: une pièce sobre et modeste, un peu à l’image de la paysanne à qui on attribue des cas de guérison et au moins un miracle, en 1940 à la Dent-de-Lys, où elle aurait sauvé un jeune alpiniste. Les restes de celle qu’on surnomme Goton de La Pierraz ont été exhumés en avril 1998, puis placés dans un coffret de verre. A l’intérieur, un gaz spécial assure une conservation idéale. Ce coffret a ensuite été déposé dans le reliquaire.

Objet de l’an 2000
Avec l’architecte romontois Bernard Monney, le sculpteur Jean-Jacques Hofstetter a voulu «un espace de recueillement qui soit un lieu ouvert où le pèlerin puisse rendre hommage à Marguerite Bays dans un esprit de simplicité». D’où des formes épurées, du fer oxydé, des portes d’entrée en verre, «une coloration azurée symbole du détachement des valeurs terrestres». Avec à droite le portrait de la pieuse couturière et à gauche une plaque relatant les étapes de sa vie. «Nous voulions un reliquaire et une chapelle de l’an 2000», insiste Jean-Paul Conus, quand on s’étonne devant lui du caractère moderne de l’ensemble. Le président de la Fondation Marguerite Bays se félicite du résultat de la rénovation, d’un coût de 100000 francs, en partie sponsorisée. Ce qui est un autre signe de modernité. Ou l’illustration que le culte voué à Marguerite Bays s’inscrit dans «le circuit touristique régional», reconnaît Jean-Paul Conus. Mgr Bürcher a rappelé dans son homélie pourquoi l’Eglise offre les reliques à la vénération des fidèles. Car c’est un moyen «de bénir Dieu, d’acclamer sa parole et de dire du bien de lui». La chapelle est à ce titre «un lieu harmonieux qui invite à la prière, le bleu symbolisant notre marche vers le ciel», nous a confié l’évêque auxiliaire. Citant le Saint-Père, en présence du nouveau «postulateur» de la cause en canonisation, le prélat a souligné que la Glânoise a mené «une vie ordinaire en qui chacun de nous peut se retrouver. Elle n’a pas réalisé de choses extraordinaires, mais sa vie a été une longue marche vers la sainteté».

L’année du Jubilé
A elle maintenant «d’intercéder pour nous auprès du Seigneur». Et Mgr Bürcher d’ajouter: si Marguerite Bays, «femme pétrie par la prière», était encore en vie en cette année du Jubilé du millénaire, elle serait partante pour un pèlerinage à Rome.

Sébastien Julan / 4 juillet 2000

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